mars 2014

Les 108 filles de Prune : quand l’art inspire le management

Selon une étude réalisée en 2013 par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, 80% des femmes se disent confrontées au sexisme au travail 

14 600 salariés femmes et hommes ont été interrogés dans de grandes entreprises. Plafond de verre, différence de salaire, blagues sur les blondes, on peut lire des phrases récurrentes entendues qui deviennent insupportables, comme les blagues sexistes sur les comportements typiquement féminins, mais aussi des choses bien plus lourdes comme la différence dans la progression professionnelle.

Elle ajoute : « Pourtant le sexisme doit être combattu : il est plus invisible que le racisme ou l’homophobie et les femmes se disent souvent « je ne suis pas à la hauteur ». Un quart des femmes et un tiers des hommes veulent une éducation des managers à lutter contre les attitudes sexistes.

Bien sûr, cette attitude tend à s’estomper lentement avec la montée des femmes aux postes de management.

Il y a des pays où  cette situation est meilleure (ex. La Norvège) et d’autres où cela est pire (ex. l’Inde ou la Chine).

A ce sujet, je souhaitais attirer votre attention sur deux expositions d’une artiste, Prune, qui a réalisée durant 18 mois, en Chine, un travail sur la forme la plus tragique de sexisme, à savoir la sélection du genre avant la naissance. Résultat prévisible : Inde et Chine vont être confronté, dans les décennies à venir, à des problèmes de mariage et de natalité qui vont peser lourds sur leurs économies.

A une moindre échelle, il en est de même dans notre économie : les entreprises sont confrontées à des pénuries de têtes brillantes. Or, lorsque les femmes représentant plus de 20% des ingénieurs, 60% des diplômés des grandes écoles de commerce et 80% des jeunes vétérinaires,  leur retrait (volontaire ou non)  du marché du travail est un risque majeur.

Alors, devenons Norvégien plutôt Chinois !

Allez voir sur les plans artistiques et culturels les expositions de Prune à Paris (Espace 104, 104 rue Curial, Paris 19ème, et Galerie Magda Danysz, 78 rue Amelot, Paris 11ème)

Plus d’infos : http://blog.madame.lefigaro.fr/stehli/2014/03/les-terracotta-daughters-de-pr.html

Plus d’infos sur Prune : http://www.prunenourry.com/fr/projects/terracotta-daughters

Que disent de vous vos gribouillis ?

La revue Stylist (www.stylist.fr),  a publié une étude sur les gribouilleurs compulsifs, ceux qui dessinent machinalement sur leur feuille de papier, que ce soit en réunion ou en entretien en face-à-face.

Si pour  certains, cela démontre un manque d’implication ou d’intérêt, pour d’autres cela aide à se concentrer et à synthétiser ses idées.

Il y a gribouillis et gribouillis. Reconnaissez à quelle catégorie vous appartenez.

Les relookeurs de l’extrême  partent d’un dessin  ou d’une image existante et les décorent de dents noircis, de moustaches, de longs cheveux…

 Selon Stylist, cela signifie que vous avez tendance à vous révolter contre la pression perfectionniste du monde qui vous entoure : vous réclamez un monde sans faux-semblants.

Les hippies de la marge aiment décorer les documents de leur voisin(e) de fleurs, d’yeux et autres petits cœurs.

 Vous recherchez de la paix et de l’harmonie, dans le monde cruel de l’entreprise.  Vous griffonnez des symboles nostalgiques qui vous renvoient des années en arrière (au collège par exemple) où vous faisiez de même sur les agendas de vos ami(e)s.  

Les obsessionnels en mode « repeat ».  Vous sublimez vos toc (vérifier qu’une porte est bien fermée, se laver les mains…) en amour de la géométrie. Vos carrés et rectangles  peuvent finir en imitation de Tetris ou en damier.

Vous faites l’expérience de l’absurde, un sentiment très inconfortable qui surgit de la confrontation entre le caractère irrationnel de l’existence et votre désir de comprendre.  Vous choisissez de dessiner des carrés et vous persuader que le monde s’ordonne de façon logique.   

Les refoulés du stylo-bille. Avec votre stylo et votre calepin, vous dessinez en permanence des gribouillis, sauf que vous leur trouvez (ou donnez) toujours un côté obscène, que ce soit dans le dessin d’un petit nuage ou d’un bonhomme en bâton.

Trois hypothèses : la première, inspirée de Freud, traduit votre avidité sexuelle. La deuxième, tels les enfants de trois ans et leur « caca boudin », dénote un désir de braver l’interdit. La troisième, vous faites partie des 72% de Français dont le désir s’effondre après une journée de travail. Vos dessins expriment une tentative de ne pas laisser le travail bousiller votre libido.   

Les artistes contrariés. Vous avez un talent artistique refoulé et vous persistez à y croire.  Vous dessinez vos collègues, votre chef…

Manifestement vous ne vivez pas très bien le décalage entre votre rêve de vie d’artiste et la réalité.

Au final, plutôt que de prendre le risque de vous faire cataloguer, prenez exemple sur Victor Hugo : « gribouillez pour libérer votre imaginaire, mais préférez la solitude pour vos plages créatives ».

Lire plus vite, très vite, et après ?

 

Spritz (www.spritzinc.com/about/) a lancé une solution de lecture rapide qui vous permet de lire au moins deux fois plus vite. Vous pouvez ainsi passer de 250 mots / minute à 500 mots/ minute, voire 1.000 mots : minute ! Des livres de 300 pages peuvent être ainsi lus en un peu plus d’une heure !

Rien de nouveau sous le soleil, me diriez-vous. Les techniques de lecture rapide existent depuis longtemps et peut-être vous-même, avez suivi des stages à l’université ou dans votre entreprise.
Ce qui est nouveau, c’est que cette technologie va être intégré par Samsung dans son smartphone Galaxy S5 et sa montre Gear 2.
Comment cela fonctionne : concrètement, cette start-up a mis en place une solution qui se débarrasse du balayage oculaire et qui permet de faire défiler les mots de manière beaucoup plus rapide. Conséquence : le temps de lecture sera beaucoup plus réduit.

Spritz se base sur le concept de « la position optimale de reconnaissance » (optimal recognition point). En clair, présentés les uns après les autres, les mots peuvent ainsi être lus sans le moindre mouvement des yeux et sans aucune manipulation. Ce qui aurait pour conséquence un gain de temps car c’est le balayage du texte qui prendrait le plus de temps.

Comme le montre la vidéo ci-dessus, l’application fait défiler les mots à la vitesse choisie : vous avez juste à concentrer votre regard (alors que dans les méthodes classiques, c’st vous qui balayez la page d’une certaine manière).

Donc transposé sur votre smartphone, ce n’est plus vous qui faites l’effort, mais la machine.

Est-ce un progrès ? Oui, si vous recevez une masse de documents que vous devez parcourir ; non, parce que si votre esprit assimile des mots, en arrive-t-il à comprendre le sens, le fil directeur et à analyser ?
En poussant plus loin le raisonnement, pourquoi passer 1H30 ou 2 heures à regarder un film quand nous pourrions le voir en 40’ en accéléré ?

Cela demande une réflexion de notre part sur deux points :
1.Qu’est-ce qui mérite chez vous réflexion et une prise de recul ? Savoir prendre son temps d’analyser, soupeser les mots…
2.Le progrès n’est bon que si vous l’utilisez à bon escient : pourquoi cette technique est applicable ou non ? A titre d’exemple, près de 70% de nos mails sont d’intérêt faible ou nul pour notre pratique professionnelle. En voici une bonne utilisation, à condition d’avoir fait un tri préalable.

Vous voulez tester la grande vitesse en lecture ? Allez sur http://www.spreeder.com/
Vous pouvez, dans l’écran qui s’affiche coller le texte que vous voulez (par exemple cet article), puis choisir en bas de l’écran (settings) la vitesse de défilement.

Dis-moi comment tu collabores et je te dirai…

 

Notre manière de collaborer a de profondes répercussions sur la manière dont nous vivons et travaillons.

Clay Shirky, professeur à l’Université de New York,  a étudié de près ces nouvelles formes de collaboration.

Pour lui, l’imprimerie a été le grand diffuseur des technologies dans le passé. Même si son rôle reste important aujourd’hui, Clay Shirky s’est intéressé à l’impact des nouvelles technologies (type réseaux sociaux) sur la diffusion des nouveautés scientifiques comme les imprimantes 3D.

Il a remarqué plusieurs phénomènes

  • Il n’y a pas besoin de quelqu’un qui fasse tout, puis publie une étude. Les systèmes réseaux favorisent un partage des connaissances où chacun contribue à une petite partie de l’ensemble. De remarques en remarques, les idées prennent forme.  C’est une nouvelle forme de la division du travail.
  • De plus, sur ces espaces collaboratifs,  vous n’avez pas besoin de vous coordonner avec d’autres ou de demander la permission.  Les groupes sont fluides et se développent tout seul.
  • Sur ces réseaux, la demande crée l’offre. Cela change de l’impression des magazines, où on n’imprime que sur des sujets qui font vendre, d’où un effet de contrôle en amont pour être sûr de ne pas se tromper. Maintenant, nous pouvons lancer des idées et si elles rencontrent un marché (la demande) elles se développeront. Nous passons d’une économie de pénurie à une économie de ressources abondantes. On l’a vu pour le livre et la musique : les modèles traditionnels ont explosé et donné naissance à de nouvelles formes de consommation où on peut toujours gagner de l’argent, mais pas de la même manière.
  • Ce contexte a permis que les plus grands succès soient liés à des échecs.  Les échecs révèlent pourquoi cela ne fonctionnent pas. Cela ouvre la voie à de nouvelles approches : ainsi Wikipedia est le fruit naturel de l’échec de Nupedia, comme Twitter a été le plan B d’Odeo.
  • Ce qu’apportent en final les réseaux sociaux, c’est la possibilité de corriger en permanence la trajectoire de vos idée et inventions.

Bien sûr, les réseaux sociaux ne sont pas des outils parfaits, mais ils nous obligent à considérer que les façons de communiquer et de collaborer changent. Et que nous devons en tenir compte. Les auteurs de l’Encyclopedia Universalis peuvent être convaincus que leur produit est meilleur que Wikipedia, la réalité est que Wikipedia est devenue la référence.  Est-ce bien ou mal, c’est un autre sujet.

Les quatre sentiments présages de mauvais comportements

Robert Sutton, professeur à Stanford (USA), bien connu en France pour son livre « Objectif zero sale con »,  vient de sortir un nouveau livre aux USA : «Scaling up excellence, getting to more without settling for less »  (traduction libre : « intensifier l’excellence, en faire plus sans se contenter de moins ») Editeur : Crown Business, 2014.

Le thème de son livre : le plus efficace, pour améliorer des résultats, est  de commencer par éradiquer les mauvais comportements. Si l’auteur,  ou plutôt les auteurs (le livre est co-écrit avec Huggy Rao)  développent plusieurs méthodes pour y parvenir, ce qui m’a le plus interpellé, c’est leur approche en amont sur les quatre indicateurs qui laissent présager de mauvais comportement.

Le premier est la peur de prendre des responsabilités, en particulier si la culture interne (de l’entreprise, du service) fait qu’il est plus sûr de ne rien faire que l’inverse.  Un de signes en est le silence sur ce qui se passe, entre collaborateurs….

Dans leur livre, les auteurs citent une étude dans des services de soins.   L’auteur de celle-ci relève que les infirmières dans les unités avec les meilleurs gestionnaires et de bonnes relations entre collègues déclarent dix fois plus d’erreurs que les infirmières dans les pires unités (et pourtant les résultats dans les bons services sont bien meilleurs).   En d’autres termes, le silence n’est pas toujours d’or, il signale souvent que les gens ont peur de dire la vérité.

 Le sentiment d’injustice est le deuxième signe d’avertissement. De nombreuses études montrent que lorsque les gens pensent qu’ils sont injustement traités par leur employeur, ils ont un mauvais comportement.  

Il y a une différence entre ce que vous faites et comment vous le faites.  Si vous expliquez vos actions, informez  comment des changements (perçus positivement ou non) vont se dérouler, et traitez les gens avec dignité, vos collaborateurs travaillent plus dur et plus loyalement.

Le sentiment d’impuissance est le troisième sentiment dangereux. Quand les gens se sentent impuissants, ils se dérobent à la responsabilité. Même si les gens peuvent réellement échapper à une mauvaise situation, ils boudent et souffrent s’ils croient qu’ils ne peuvent rien faire pour améliorer leur sort.

 Le dernier est l’anonymat: c’est la croyance que personne ne vous observe de près, de sorte que vous pouvez faire ce que vous voulez ou que vous servez des numéros, sans noms et sans visages.  

 Des études montrent que lorsque les employés travaillaient dans des zones éclairées et ouvertes, le montant des marchandises perdues, endommagées ou volées marchandises diminue et l’efficacité du travail  augmente.

 Un bon test à faire autour de vous !