avril 2014

Pourquoi sommes-nous nuls en anglais ?

Voici une courte vidéo (en français) qui lève le mystère de notre supposée nullité en anglais. L’Américaine qui enseigne l’anglais en France souligne plusieurs contradictions dans notre attitude :

  • Le vocabulaire est compliqué = 60% des mots anglais sont d’origine française ou au moins latine ;
  • L’accent est difficile = il n’y a pas d’accent officiel et les anglo-saxons adorent l’accent français ;
  • Je n’ai pas eu une bonne méthode d’apprentissage = il n’y a pas de méthode miracle ; à chacun de trouver la méthode qui lui convienne.

Pour cette intervenante, le blocage vis-à-vis de l’anglais (ou de toute autre langue ou encore, plus largement, de toute autre situation) est

  • D’abord, une question d’oser,  de lever la barrière de la peur du regard d’autrui et de développer votre confiance en vous ;
  • Ensuite de choisir la méthode  qui vous convient et qui surtout vous donne du plaisir : lire un magazine, suivre une série télé…  et ce à petite dose régulièrement ;
  • Et enfin  le pratiquer par exemple sur Skype.

En fait, l’image de l’apprentissage de l’anglais est révélateur de vos attitudes : vous donnez-vous la permission de faire des choses avec plaisir et comme vous les aimez ?

Surdoués : les borgnes sont-ils heureux au milieu des aveugles ?

Voilà un livre de Monique de Kermadec, psychanalyste qui s’est spécialisée sur cette population qui va vous interpeller. Intelligence exceptionnelle, QI élevé, raisonnement différent, aptitudes extraordinaires… Les surdoués ont, semble-t-il, tout pour réussir et être heureux. Pourtant, nombre d’entre eux souffrent. De leur différence, souvent mal vécue. D’un sentiment de décalage avec les autres. De difficultés à s’intégrer dans la société, qui ne les comprend pas toujours et qui a, à leur sujet, de nombreuses idées reçues…

Alors qu’ils représentent 2 à 5% de la population mondiale, certains ignorent d’ailleurs qu’ils sont surdoués. Tous n’ont pas été détectés enfants précoces et accompagnés pour développer leur don.

La vidéo ci-jointe de l’auteure de ce livre vous en donne les grandes lignes. Quelques mots ci-après pour vous donner d’en savoir plus

 

 

Mais d’abord qu’est-ce qu’un surdoué ? Quelqu’un qui se sent différent et qui le vit, à la fois, comme une chance et un handicap.

On associe très souvent le surdoué à son QI. En fait, cette intelligence cognitive n’en est qu’un aspect : il a trois formes d’intelligence : l’intelligence émotionnelle (ce qui le rend hypersensible), l’intelligence relationnelle (son empathie mais aussi son questionnement permanent ne lui facilitent pas les relations avec autrui) et sa créativité qui déroute son entourage.

Il en résulte que si le monde incompréhensible et difficile à vivre, lui-même se sent un martien et sa déception liée au mal-être se traduit par une colère intérieure.

Il va alors faire des efforts soit en se fondant dans le décor (et vivre encore plus mal), soit en évitant de montrer sa différence, soit en faisant des compromis (un moindre mal), soit enfin, en s’inscrivant à un club de surdoué (type Mensa) pour rencontrer des homologues.

Pour réussir à être heureux, il va lui falloir faire un travail sur lui-même (mieux se connaître, dépasser sa peur d’échouer, …) seul ou accompagné.

Il peut, pour y parvenir, ses atouts : énergie, sensibilité, créativité et sens des valeurs.

Laissons le mot de la fin  à Monique de Kermadec : pour réussir, un surdoué ne pourra pas faire l’économie de trois questions =

  • Qu’est-ce qui a un sens pour moi ?
  • Qu’est-ce qui me procure du plaisir ?
  • Quelles sont mes forces ?

Des questions qui n’interpelleront pas seulement les surdoués, mais aussi tout un chacun.

Faut-il brûler les livres de management ?

Faut-il brûler les livres de management (sauf ceux de notre éditeur bien entendu) ?

Une histoire qui est peut-être la vôtre :

Claude a 45 ans. Cela fait près de quinze ans qu’il dirige des équipes techniques. Quand il a commencé à travailler, son premier manager « savait » et pouvait prendre sa place à tout moment. C’était le « Chef » et il dirigeait son équipe.  Lorsqu’à son tour, Claude a pris en main l’équipe il connaissait le travail de ses collaborateurs, ne pouvait le faire à leur place parce qu’il n’utilisait pas au quotidien leurs logiciels. Il s’est adapté à son nouveau rôle : épauler, conseiller, faire monter en compétences. Puis son équipe a « explosé » avec une partie de ses membres à ses côtés et d’autres sur des sites éloignés en France ou en Asie. Il lui fallait animer, coordonner et créer du lien malgré la distance autour des objectifs communs.  C’était encore jouable en comparaison de la situation d’aujourd’hui : chacun de ses collaborateurs gère des projets avec des interlocuteurs différents dans l’entreprise, ils sont rarement à leur bureau, que ce soit parce qu’ils sont en réunions, à travailler à distance ou installer près de leurs interlocuteurs respectifs.   Claude s’interroge : comment réussir à garder l’esprit d’équipe et atteindre les objectifs quand la distance et les formes de travail évoluent rapidement et simultanément ?

Nous vivons en effet la convergence de trois évolutions :

  • les équipes sont plus ou moins éclatées dans l’espace ;
  • les formes de travail (outils nomades, mode de projet, télétravail…) à la fois « libèrent » les salariés du travail à poste fixe et les isolent ;
  • le management à distance, intégré depuis des années  par les managers d’itinérants, devient la norme même pour des managers d’équipes sédentaires.

Toutes les entreprises n’en sont pas au même stade.. Toutes ne progresseront pas de la même manière (et ne se rejoindront donc pas forcément), mais tous les salariés (et leurs managers) seront concernés à un niveau ou un autre, que ce soit par l’implantation de telles méthodes par leur  direction, ou leur souhait individuel de travailler différemment.

Les acteurs « décideurs ou influenceurs » ne sont pas uniquement les dirigeants d’entreprises. Il faut y ajouter le contexte économique, les pouvoirs publics, les partenaires sociaux, le progrès technologique, mais également les salariés en tant qu’individus autonomes et responsables aspirant à de nouvelles formes de relations au travail, avec des besoins et des attentes différentes.

Comment réinventer notre mode de rapport au travail, non pas seulement sur le plan individuel (chacun a sa philosophie), mais aussi et surtout collectif ? Comment adapter notre mode de fonctionnement pour tenir compte de cette évolution ?

Ce livre est divisé en deux parties :

  • la première porte sur l’évolution du rapport au travail : les nouvelles formes qui apparaissent, les tendances, celles qui vous conviennent (ou non)
  • La deuxième partie s’intéresse aux conséquences pour le   management : comment les managers  peuvent-ils et doivent-ils se renouveler dans leurs approches et méthodes pour réussir ce changement ?

 Il peut être aussi une source d’inspiration pour les responsables de projets d’aménagements des bureaux (dirigeants, RH, responsables de services généraux) qui cherchent  à maximiser leurs chances de réussite.

plus d’infos sur :   http://goo.gl/S8ckTn

Comment obéissez-vous ?


20 mars 1995, des adeptes de la secte Aum répandent du gaz sarin dans le métro de Tokyo. 18 mois plus tard, l’écrivain japonais Murakami veut comprendre et décide de rencontrer des témoins (survivants et membres de la secte).

 Ces interviews révèlent les failles d’une société où affleurent le spectre du fanatisme et la fragilité des êtres.  

Extrait d’un entretien avec un ancien membre d’Aum (non impliqué dans l’attentat)

 

La plupart de ceux qu’on a interpellé étaient des adeptes si dévoués qu’ils ont fait ce qu’on leur demandait

Murakami : Et vous, auriez-vous désobéi ?

Les dirigeants de la secte ont été malins : ceux qui ont agi ont été mis dans une situation où la secte les a déstabilisés au point qu’ils ne pouvaient y échapper. On les a rassemblés et les chefs leur ont dit : « c’est un ordre d’en haut. Vous avez été spécialement désignés ». Les chefs en ont appelé à leur fierté et à leur sens du devoir.

Si un chef que je n’appréciais pas particulièrement m’en avait donné l’ordre, je crois que j’aurais désobéi. Mais si c’était quelqu’un que j’admirais et respectais, j’aurais hésité. Et s’il m’avait dit : « je vais avec toi », je l’aurais peut-être fait. En d’autres termes, tout se ramène aux relations entre individus.

La logique ne joue pas un rôle très important dans les motivations des gens. Je me demande si ceux qui ont diffusé le gaz étaient capables d’une pensée logique quand on les a sommés de le faire. Ils n’ont pas eu de présence d’esprit, ils ont été entraînés par les évènements, affolés et ils ont fait ce qu’on leur ordonnait. Quiconque ayant la force de penser logiquement n’aurait pas fait ça.  Dans les cas de « gourouisme », le système des valeurs des individus est complétement oblitéré ; et dans de telles situations, les gens n’ont plus la force mentale pour lier leurs actions à la mort de tant de personnes.

La grande majorité n’a pas eu l’occasion d’être confronté à de telles situations (et je ne nous le souhaite pas).

Toutefois, l’interview nous interpelle : savons-nous « réfléchir » aux ordres reçus ?  Quelles sont nos capacités à dire « non » ? Est-ce notre conception de l’autorité, notre désir de plaire ou le fatalisme qui nous conditionne le plus ?