août 2014

Devenez épicurien…


Epicure est un philosophe grec (-342 / – 270) qui a fondé l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité, l’épicurisme. Si le mot Epicurien est aujourd’hui synonyme de « jouisseur », « personne qui recherche avant tout le plaisir » (source Larousse). Mais est-ce bien cela ?

Sa philosophie consistait à apprendre à distinguer les plaisirs qui sont bons de ceux qui sont nuisibles et à vivre dans la modération plutôt que de devenir esclave de ses sens.

Pour cela, le philosophe enseignait à ses disciples à bien former leur jugement. Dans ses prescriptions, vous y retrouvez tous les conseils des sages asiatiques : s’exercer au raisonnement et méditer chaque jour sur soi-même et ses actions afin de s’améliorer. C’est aussi une discipline de vie : prendre le temps de savourer chaque menu plaisir de l’existence. Si vous parlez avec des amis, écoutez-les et ne faites pas autre chose ; si vous marchez dans la rue, regardez autour de vous, … Cette vie à l’instant présent, enseignait-il, vous rend heureux et… rend les autres aussi heureux.

C’était cela, pour lui, la philosophie : un acte de résistance, c’est-à-dire résister aux courants de pensée dominants, former son propre jugement et discerner ce qui est bon pour l’homme et ce qui ne l’est pas.

Déjà, à son époque, il s’insurgeait contre ses contemporains qui ne prenaient plus le temps de vivre et s’épuisait dans une spirale de travail et de biens de consommation.

Facile à dire, pourriez-vous dire ? Il y a les frais, les impôts, …, ce à quoi Epicure répondait déjà : travailles moins, acceptes de gagner moins et prends plus le temps d’apprécier la vie au quotidien, plutôt que de courir pour gagner de l’argent et espérer un jour en profiter

Adapté d’un article de Frédéric Lenoir dans Vanity Fair.

L’instant présent



A vous tous qui revenez de vacances (ou y êtes encore) ou qui avez eu un mois d’août cool, nous vous souhaitons de garder votre calme et sérénité de cette période de repos.

Un conte pour vous y aider (et retarder le plus possible votre course agitée)

On demanda un jour à un homme comment il faisait pour être si recueilli, si à l’écoute, si « zen » avec chacun, en dépit de toutes ses occupations.

Il répondit :

Quand je me lève, je me lève.

Quand je suis assis, je suis assis.

Quand je marche, je marche.

Quand je mange, je mange.

Quand je parle, je parle.

 

Les gens l’interrompirent en lui disant : « Nous faisons de même ! Que fais-tu de plus ? »

Il répondit :

Quand je me lève, je me lève.

Quand je suis assis, je suis assis.

Quand je marche, je marche.

Quand je mange, je mange.

Quand je parle, je parle.

 

Les gens lui dirent une nouvelle fois : « c’est ce que nous faisons aussi ! ».

« Non » leur répondit-il.

Quand vous êtes assis, vous vous levez déjà ;

Quand vous vous levez, vous courrez déjà.

Quand vous courrez, vous êtes déjà au but…

Présentement !

 

Bonne reprise

 Source : http://www.philosophie-spiritualite.com/contes/contes12.htm

Conte soufi : comment sont les gens ailleurs ?

Vous êtes peut-être en vacances (ou vous en revenez ou vous allez partir), voilà une bonne occasion de vous plonger dans un nouvel environnement. Comment trouvez-vous les gens là où vous êtes (ou avez été) ?

Voici un conte à ce sujet :

Il était une fois un vieil homme assis à l’entrée d’une ville. Un jeune homme s’approcha de lui et lui dit : «  Je ne suis jamais venu ici. Comment sont les gens dans cette ville ? ».  Le vieil homme lui répondit par une question : « Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ? ».  Egoïstes et méchants, c’est la raison pour laquelle j’étais bien content de partir, dit le jeune homme. Le vieillard répondit : tu trouveras les mêmes gens ici. 

Un peu plus tard, un autre homme lui posa la même question : « Je viens d’arriver dans la région. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? Le vieil homme répondit de même : « dis-moi mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ? »  Ils étaient et accueillants. J’avais de bons amis et j’ai eu du mal à les quitter, répondit le jeune homme. Tu trouveras ici les mêmes, répondit le vieil homme.

Un homme assis tout près de là et qui avait tout entendu s’étonna auprès du vieil homme de ses réponses différentes. Ce dernier répondit : «Celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres. Chacun porte son univers dans son cœur. »

Nous profitons de la saison d’été pour vous proposer des contes à réflexion. Retrouvez-en toute l’année sur notre site http://dalettres.blogspot.fr/

Le sentier de la vie

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage.

 « Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie », demanda le Prince.

 « Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d’entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi. »

 Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le sentier de la Vie.

 Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :

 « CHANGE LE MONDE ».

« C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas. »

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du cœur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d’autres lui résistèrent.

 Bien des années passèrent.

 Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon  pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas ». « C’est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise. » Et il disparut.

 Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire :

 « CHANGE LES AUTRES ».

 « C’était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration. »

Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.

 Un jour, alors qu’il méditait sur l’utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince,  que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n’en sont que le révélateur ou l’occasion. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses. »

« Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu’ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit  reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t’enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir. » Et le Vieil Homme disparut.

 Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots :

 « CHANGE-TOI TOI-MEME ».

 « Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c’est bien ce qui me reste à faire, » se dit-il.

Et il entama son 3ème combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.

 Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, répondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut améliorer, d’autres qui nous résistent et qu’on n’arrive pas à briser. »

« C’est bien, » dit le Sage.

« Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ?

Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise. »

« C’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru. » Et il disparut.

 Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait :

 « ACCEPTE-TOI TOI-MEME. »

 Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu’il avait franchi la porte la première fois, dans l’autre sens. « Quand on combat on devient aveugle, se dit-il. » Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu’il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s’aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.

 Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : « Qu’as-tu appris sur le chemin

« J’ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J’ai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement. »

« C’est bien, dit le Vieil Homme, c’est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème  porte. »

 A peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut :

 « ACCEPTE LES AUTRES. »

 Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu’il avait aimées comme celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu.

 Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. « Qu’as-tu appris sur le chemin ? » demanda ce dernier.

J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement. »

« C’est bien, » dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

 Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut :

 « ACCEPTE LE MONDE. »

 Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

 Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda. « Qu’as-tu appris sur le chemin ? »

« J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit  pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement. »

C’est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde. » Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habita. « Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence. »

 Et le Vieil Homme disparut.