septembre 2014

Envie de devenir un leader référent ?


Il y a quelques jours, l’Ecosse a failli devenir indépendante. La Catalogne  va bientôt voter sur un texte similaire. Bref, la tendance est à l’indépendance et à la valorisation de son pouvoir.

Mais il n’est pas besoin d’être une entité géographique comme l’Ecosse pour cela. Depuis une trentaine d’années,  de nombreuses personnes ont créé de toutes pièces leur micro-nation avec tous les symboles assortis (voir en bas de la page des références d’articles sur le sujet).

L’intérêt de cette démarche, c’est qu’elle nous rappelle quelques règles pour devenir un leader ou un référent reconnu sur un sujet ou un thème. Il n’est pas question ici de devenir le duc de La défense ou le prince de La Part Dieu, mais de devenir le référent sur tel ou tel sujet, l’expert reconnu et le leader conseiller des princes sur ce même sujet.

Les 10 règles pour vous faire « mousser » :

  1. Choisissez un sujet peu clair, un sujet transverse par exemple, à cheval sur plusieurs disciplines, pas trop technique, juste ce qu’il faut pour donner une teinture « scientifique ». Le management  ou le stress sont de bons thèmes.
  2. Développez un réseau de relations, en recherchant par exemple des personnes ayant développé des approches similaires.
  3. Préservez la démocratie, en permettant à vos suiveurs d’avoir voix au chapitre.
  4. Vous ne pouvez pas « battre monnaie », mais vous pouvez écrire, publier, parler… autour de votre sujet.
  5.  A ce sujet, n’hésitez pas à créer des débats sur un aspect de votre projet. Consultez nombre de personnes par écrit (envoyer des mails, aller sur des forums). Cela vous donnera une exposition à peu de frais et enrichira votre savoir.
  6.  Misez sur internet (et votre intranet) plutôt que sur les représentations officielles comme la direction de votre entreprise ou les associations professionnelles qui ont pignon sur rue).
  7. Soyez créatif, mais pas trop.  Il ne s’agit pas d’être totalement décalé, mais d’être différent sur un aspect.
  8.  Publiez (en partie) en anglais. Cela vous donne une audience plus large et vous ouvre de nouvelles opportunités.
  9. Votre entourage est votre premier cercle d’influence. Demandez-leur qui, parmi leurs amis (ou les amis de leurs amis) est susceptible d’être intéressé.
  10.   Gardez la tête froide. Le but est de vous amuser et d’en retirer quelques reconnaissances, mais n’oubliez pas que les modes passent.

Même si le jeu ne vous inspire pas (totalement), je suis sûr que vous avez reconnu les pratiques de quelques personnes de votre entourage (ou des médias).

 

Article originel sur le sujet : http://q13fox.com/2014/08/27/the-ultimate-diy-project-people-who-create-their-own-countries/stamps.

En français : http://rue89.nouvelobs.com/2014/09/06/envie-detre-chef-mode-demploi-creer-micronation-252894

soyez in, soyez introverti !

La revue management de ce mois-ci, fait un reportage sur les managers introvertis (sous la plume d’Isabelle Gonse). Après avoir été longtemps montrés du doigt, ils semblent  revenir à la mode.  Pourtant, leur discrétion en réunion ou plus largement en société, ne semblent pas  les préparer à être des leaders.

Mais d’abord, qu’est-ce qu’un introverti (selon le sens donné par C. G. Jung) : ce sont des gens qui puisent  leur énergie dans le calme et le silence quand leurs opposés, les extravertis rechargent leurs accus au contact des autres. L’introverti se distingue souvent par sa tendance à réfléchir avant de parler, quand l’extraverti réfléchit, lui, en parlant (d’où des oppositions parfois entre le début et la fin de son discours).

Ce reportage fait état de 4 conséquences majeures :

–       Ils sont redoutables dans la négociation. Etienne Capon, directeur de la ligue nationale de handball, nous relate ceci : « Lors des négociations des droits TV, où se joue une grosse part de notre budget, si quelque chose me fait tiquer, je ne me prononce pas pendant la réunion. C’est après coup seulement, une fois que j’ai pu peser le pour et le contre à tête reposée, que je fais part de ma décision. »

–       Laconiques… Mais écoutés. Grégory Schertz, directeur du réseau de magasins d’optique Maurice Frères : « S’il faut recadrer un collaborateur, je suis pris au sérieux parce que j’ai la réputation de peu parler. Quant aux réunions, elles sont mieux préparées lorsque j’y assiste, chacun sait bien que je n’aime pas perdre mon temps en bavardage inutiles. »

–       Plébiscités par leurs équipes. Gérard Rodach, directeur du cabinet conseil Dalett (oui, oui, c’est moi): « Les jeunes fonctionnent mieux avec des managers introvertis qui favorisent la culture d’équipe, les décisions transverses, le dialogue et le soutien. Ils sont moins sensibles que leurs aînés aux leaders extravertis, dont le management est souvent perçu comme trop descendant. »

–       Leaders à la force tranquille. Grégory Schertz témoigne : « Le marché de l’optique est chahuté par l’arrivée des mutuelles et des réseaux low cost. Je m’efforce de garder le cap sur notre stratégie, ce qui tranquillise les opticiens et les fédère autour de l’enseigne. »

Les managers introvertis ont donc le vent en poupe, mais ne vous trompez pas, ils ne sont pas forcément meilleurs que les extravertis. Ils ont des qualités différentes. Ils sont apparemment plus adaptés à la génération Y, avec plus d’écoute et d’empathie.

Si vous faîtes partie de cette catégorie de manager, ne changez pas. C’est un point fort. En revanche, vous pouvez travailler pour améliorer votre convivialité, votre spontanéité à féliciter, ou encore vous imposer quand c’est nécessaire. Au besoin, entourez-vous de quelques collaborateurs impétueux : une équipe, lorsque les deux profils sont représentés, peut s’avérer terriblement efficace.

Des doutes si vous êtes plutôt introvertis ou extravertis ? Lisez Management, un test vous y aidera.

Vive la vie d’artiste !

A l’heure où les serpents de mer de la guerre sur les 35 heures et le travail dominical refont surface, il peut être intéressant de regarder comme les grands artistes travaillent.

La vie d’artiste est souvent représentée comme une vie aux rythmes désorganisés, où de longues plages de repos alternent ave d’imprévisibles moments de créativité. Confusion avec « vie de bohème ? »  Pourtant, les biographies  nous offrent un autre tableau.

Honoré de Balzac se couchait à 18h pour se réveiller à 1 heure du matin et commencer à travailler. Après une sieste de 8 à 9h, il travaillait jusqu’à 15h.  Pablo Picasso préférait travailler de 15 heures à 3 heures du matin.

Si donc chaque artiste a ses routines, tous semblent se rejoindre sur un point : une discipline de fer et une vie réglée au millimètre : « Soyez réglé dans votre vie et ordinaire comme un bourgeois, afin d’être violent et original dans vos œuvres » (Gustave Flaubert).

Trois enseignements à en tirer :

  1. Il n’y a pas de bonne méthode pour réussir (dans tous les sens du terme). La fameuse formule « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » ne fonctionnent pas ici.
  2. Si tout le monde ne fonctionne pas au même rythme, pourquoi les entreprises obligent-elles les personnes qui ont un travail  en partie autonome  à travailler aux mêmes horaires que les autres ? Seuls 27% des Français (source  Citrix) peuvent, plus ou moins, aménager leurs horaires. A l’opposé, 37% qui le souhaiteraient, ne le peuvent pas.
  3. En tout cas, les artistes font deux fois leurs 35 heures dans la semaine

Et après, on vous demande d’être créatif et original dans votre travail !

Alors, prêts à la vie d’artiste ?

Plus d’infos ? Je vous renvoie à mon livre : « plus de bureaux ! » (ESF, 2014)

Suivre ou cultiver sa passion ?

Vous lisez, voyez, entendez nombre de gourous vous expliquer que pour vous réaliser vous devez faire un travail correspondant à vos passions. Attention ! La passion dont il est question ici n’est pas la dernière lubie à la mode, mais quelque chose qui est en vous depuis longtemps et souvent depuis votre adolescence.

Mon expérience de coach me dit que cela est vrai. Nombre de personnes ont fait des études de droit ou d’ingénieur parce qu’ils étaient issus d’une famille de juristes ou bons en math, mais même s’ils ont fait preuve de fidélité familiale ou utilisé leurs talents, ils savent  au fond d’eux-mêmes ou découvrent à 30, 40 ans ou plus que, dans le fond, ce n’est pas fondamentalement ce qu’ils voulaient faire.

Témoignage : Noémie était douée et passionnée par les arts (peinture, sculpture…) mais pour ces parents, ce n’était pas un métier. Sagement, elle a fait du droit, travaillé dans l’immobilier (et brillamment réussi), et puis un beau jour, a décidé de se lancer à temps plein dans l’art (en construisant méthodiquement son transfert d’activité).

Vous connaissez sûrement de telles personnes qui, après un licenciement, une séparation ou toutes autres circonstances de la vie a changé de cap.

Super, sauf que peut-être vous n’avez jamais eu de vrai passion, (ou au contraire en avez-vous trop). Cela veut-il dire que vous ne serez pas heureux dans votre existence ?

En fait, la majorité des gens (dont moi) n’ont pas eu de véritable passion. Donc, « suivre » sa passion n’est pas le mot approprié pour eux.  Certains chercheurs (comme Carl Newport) préfèrent parler de « cultiver sa passion ». Pour lui, « cultiver sa passion » signifie « rechercher, bâtir de la passion dans son travail ».  Un peu comme un artisan, vous développez votre savoir-faire dans votre domaine de telle sorte que vous le pratiquez d’une manière qui vous donne du plaisir.

Ainsi Steve Jobs est entré par accident dans l’informatique (il n’était pas un bon informaticien, à la différence de Bill Gates), mais ouvert aux opportunités, il a utilisé ses talents de persuasion et de perception des tendances pour développer aussi bien Apple, que Pixar (cinéma d’animation) ou  réussir le lancement de l’Iphone. Croyez-vous qu’il avait la passion du cinéma ou du téléphone dès sa jeunesse ? Non, il a seulement suivi ce qui lui semblait être ses forces, tout en se faisant épauler sur ses points faibles (il était un mauvais manager et il le savait).

Voici donc une clé (je dis bien « une clé ») du secret de la passion: il n’y a pas forcément en vous une passion particulière qui attend d’être (re)découverte. La passion est quelque chose qui peut être cultivée. Il n’est pas sensé de dire, « Je ne sais pas ce qui est ma passion. » Ce qui est logique est de dire, « je n’ai pas encore cultivé une passion, je devrais vraiment me concentrer sur la manière dont je veux travailler (et y trouver du plaisir) et commencer ce processus dès aujourd’hui ».