Carrière : sachez tirer parti du mentorat

Le mentorat se développe de plus en plus. Ce qui a toujours existé de manière informelle (le maître et ses disciples, le leader et son aéropage) prend une forme officielle avec des politiques d’entreprise qui favorisent cette relation.

La notion de mentor se distingue de celui du coach. Disons en simplifiant que le coach a une relation professionnelle avec le coaché et celle-ci se définit par un certain nombre de séances et l’existence d’un objectif clair.

Le mentorat est une relation plus informelle de support, Le mentor transfère du savoir et du savoir-faire au mentoré dans le cadre de son développement professionnel. Le mentor donne son avis en réponse à des demandes du mentoré (ou lors d’observations de situations concrètes). Ces demandes peuvent porter aussi bien sur des aspects techniques que relationnels (exemple : les modes de rapport avec d’autres services) Le mentor joue un rôle de modèle pour le mentoré. La notion d’accompagnement dans le temps et de mesure de résultats est plus informelle et souvent plus longue.

Les mentorés choisissent souvent leur mentor parmi des gens d’expérience qui n’ont  pas de relation hiérarchique avec eux, ce qui lui donne une grande indépendance. Il peut s’agir d’un ancien professeur, d’un ami plus expérimenté ou d’un cadre de leur entreprise. Il est à noter que le mentorat est souvent perçu comme un accélérateur de carrière.

Que vous soyez mentor (potentiel) ou futur mentoré, comment définir les compétences attendues d’un mentor ?

Une relation de mentorat fait appel à quatre composantes : le développement des compétences en accord avec la personne,  un support adapté aux personnes et aux situations, la confiance et .l’autonomisation.

Les caractéristiques de la relation sont :

  • Le mentor vise par cette  relation privilégiée avec le mentoré, à lui donner la mesure de son potentiel.
  • Son mode de relation contribue à développer la confiance en soi du mentoré.
  • Il saisit toutes les occasions pour développer les compétences du mentoré (savoir, savoir-faire, savoir être).
  • Il utilise aussi bien l’apprentissage par l’exemple que celui par l’erreur pour faire évoluer le mentoré.

Même si la relation mentor-mentoré est plutôt informelle et laisse souvent l’initiative au mentoré, il est important de bien la clarifier en amont sous la forme d’un contrat afin que le contexte et son contenu  soient clairs.

La notion de contrat est ici à prendre au sens de l’analyse transactionnelle. Un contrat est « un engagement bilatéral explicite en vue de réaliser une action bien définie » (Citation d’Eric Berne, psychiatre américain (1910-1970, fondateur de l’Analyse Transactionnelle). Ce contrat détermine les objectifs et les modalités du déroulement. L’assentiment du mentoré à ces règles est une condition indispensable pour commencer à travailler ensemble.

Une des premières actions du mentor avec son mentoré est donc d’établir un contrat. Il peut être :

  • bilatéral (entre vous et le mentoré), et préciser ce que chacun donne et apporte ;
  • ou triangulaire, si la DRH ou un hiérarchique du mentoré vous confie une mission en ce sens.

Extrait du livre « Former, mentorer, tutorer » de Gérard Rodach et Dominique Szulka (ESF, 2013)