Carrière : une tragédie grecque ou une histoire de fromage ?

Le début de l’année est le bon moment pour prendre de bonnes résolutions. Avez-vous ainsi décidé de progresser dans votre carrière ? De développer vos compétences ? De changer de poste ? D’entreprise ? De carrière ? Peut-être, me direz-vous, oui mais ce n’est pas le moment de le faire, il faut attendre, il y a trop d’incertitudes, plus tard, plus tard… Devez-vous alors courber la tête et subir les évènements, un peu comme les héros des tragédies grecques qui quoiqu’ils fissent, voient leur destin s’accomplir ?

La Grèce a été malheureusement très à l’honneur cette année avec son cortège d’évènements dramatiques qui ont vu les plans d’austérité se succéder dans une spirale négative. La presse s’est faite l’écho de cette succession de situations économiques et politiques, utilisant à tout va l’expression « tragédie grecque » dans le sens que quoi qu’il fasse, le peuple grec, tel Œdipe, ne pourra échapper à son destin. Œdipe, bien qu’il ait tout fait pour échapper à son destin tuera son père et épousera sa mère, de même, dans d’autres tragédies, Iphigénie sera sacrifiée par son père, etc.

Cela voudrait-il dire que nos destins et celui de notre société sont déjà écrits par avance ? C’est aller un peu vite en besogne et confondre auto-prophétie et dramaturgie. Ce cliché sur la tragédie grecque est issu du XIXème Siècle qui aimait tant ce genre d’images. En réalité, s’il y a des tragédies grecques de ce style (ex. Œdipe Roi), de nombreuses autres, écrites par les mêmes grands auteurs (Eschyle, Sophocle) sont beaucoup plus « ouvertes » et montrent que rien n’est réellement fermé : les jeux du hasard et des circonstances, les confusions des esprits font place à des rebondissements multiples et à des revirements de situation inattendues.

En ce début d’année, ne succombez pas à la névrose ambiante de la fin du monde (prévue pour 2012). Posez-vous plutôt la question : quel est mon rêve ? En quoi dois-je progresser, même à petits pas pour y parvenir ? Quelle action accomplir pour y contribuer aujourd’hui ? Cette semaine ? Ce mois-ci ?

Je vous renvoie au livre de Spencer Johnson « Qui a piqué mon fromage ? ». C’est un conte sur l’échange qui a lieu dans un labyrinthe où quatre personnages amusants cherchent du «fromage». Le fromage est une métaphore de ce que quelqu’un veut avoir dans sa vie, c’est à dire un travail, une relation amoureuse, de l’argent, la santé, la reconnaissance. Quatre compères se repaissent de fromage tous les jours à un endroit précis du dédale. Mais un beau matin, leur gruyère vient à disparaître. Cette épreuve prendra les uns au dépourvu… et sera surmontée avec brio par les autres. Je vous laisse découvrir la fin pour ceux qui ne l’ont pas encore lu (104 pages ! 2 h de lecture) et je vous souhaite, qu’à défaut d’être une souris, vous soyez « Baluchon ».

Bonne année !