Comment mieux apprendre de ses erreurs ?

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Il y a des cas où vous êtes fautifs (et directement responsables) dans votre décision. Le reconnaissez-vous ou bien reportez-vous les fautes sur les autres, les circonstances extérieures ?

Cela dépend de chacun de nous, tout comme les conséquences. Disons que plus vous reconnaissez vos erreurs et plus vous êtes susceptible d’apprendre de vos erreurs et… de progresser.

Une étude publiée dans la Harvard Busines Review* a porté sur un cas d’apparence particuliere : la responsabilité partielle d’un échec.

Exemple : un patient décède lors d’une opération. Comment déterminer la part de responsabilité du chirurgien et celle liée à l’état du patient ? L’étude révèle que les chirurgiens (dans cette étude) apprennent beaucoup moins de leurs échecs que de l’échec des autres ou de leurs propres succès.

Cette ambiguïté de la responsabilité est plus fréquente qu’on le croit. En effet, cette attitude est très courante dans la vie en communauté, que ce soit en entreprise, dans notre vie sociale ou encore privée. Nombre de nos décisions et actions dépendent de nos collègues, fournisseurs, clients… Cela peut être lié à des informations défaillantes, des processus complexes ou encore à la pensée unique de la culture de l’organisation (liste non limitative de causes de mauvaises décisions). Ajoutez à cela la pesanteur culturelle française où on ne doit pas reconnaître son erreur (rappelez-vous la fameuse phrase : « Responsable mais pas coupable » de Georgina Dufoix, ministre de la Santé lors de l’affaire du sang contaminé, phrase prononcé en 1991)

L’erreur est humaine et il est illusoire de penser pouvoir les empêcher. Il vaut mieux avoir une culture positive de l’échec et en faire une source d’apprentissage.

Pas si simple ! Un exemple ? le PDG de Procter & Gamble, une entreprise sérieuse du monde de la grande consommation, n’a pas hésité à dire, écrire et répéter aux journalistes : « dans mon entreprise, 80% des projets échouent. Nous réussissons les 20% grâce aux leçons apprises ». Pourquoi le clame-t-il ? Tout simplement parce que le management en interne ne veut pas en entendre parler. Il a alors choisi de changer les esprits par le biais des médias.

Alors, comment y parvenir ?  Amy C. Edmonson (références dans l’article cité ci-dessous) a beaucoup travaillé sur le sujet.

Son message : repérer les sources potentielles d’erreurs, remercier (positivement) celui qui les déclare, accepter le droit à l’erreur, se réunir pour analyser les situations, en tirer des leçons… et être dans une culture de progrès.

C’est en effet un phénomène collectif qui favorisera le changement d’esprit. Un rêve ? Peut-être, mais à portée de main. Un de mes clients le pratique et cela marche. En tout cas, l’exemple doit venir d’en haut (ce qui est le cas dans cette entreprise).

 

* https://goo.gl/gs3q14