Entre chien et loup

Blog semaine 46 Le loup et le chien 171108Jean de La Fontaine a écrit une fable « Le loup et le Chien » qui illustre une situation contemporaine, à savoir le rapport entre salariés et travailleurs indépendants.

Dans les pays occidentaux, l’auto-emploi s’est longtemps développé du fait de la difficulté de trouver un job. Aujourd’hui, même si l’économie semble mieux se porter, le nombre de travailleurs indépendants augmente.

Qui sont-ils ? Cela concerne aussi bien des retraités qui souhaitent rester en activité que des personnes qui recherchent plus d’autonomie et de flexibilité dans leurs vies.

Diverses études (notamment aux USA et en UK) révèlent que 2/3 des indépendants aiment leur genre de vie.  Pour le dernier tiers, cela est vécu comme une contrainte : soit parce qu’ils ne retrouvent pas de travail salarié, soit ils ne gagnent pas assez dans leur travail actuel.

Les entreprises elles-mêmes sont concernées : dans de multiples secteurs, les entreprises avec de nombreux salariés entrent en compétition avec des coquilles vides qui font appel à des free-lances.  Si cela met en danger l’emploi dans ces entreprises, cela ouvre aussi de nouvelles voies de services. Ainsi, le rationnement organisé des taxis parisiens a favorisé le succès d’Uber & Co.

Une entreprise peut-elle concilier les deux ou doit-elle choisir son camp (des salariés ou des indépendants) ?  En fait, le système peut fonctionner si l’entreprise et l’indépendant sont gagnants / gagnants. Le problème est que dans cette lutte du pot de fer contre le pot de terre, nombre d’entreprises font tout peser sur les épaules de l’indépendant avec des contrats sans minimum d’heures par exemple ou avec de longs temps de pause non rémunérés (ex. restauration ou distribution). Il s’est bien sûr créé a lors des plateformes pour faciliter l’emploi de ces travailleurs dans d’autres jobs durant ces heures creuses. Vous pouvez le percevoir comme un atout ou une forme d’esclavagisme moderne.

La difficulté est que les revenus individuels stagnent et donc déclinent en termes de pouvoir d’achat), d’où la fragilisation d’un plus grand nombre de personnes. Sur dix ans, entre 2005 et 2014, 75% des ménages dans les pays occidentaux ont vu leurs revenus stagner ou décliner.

La mentalité de l’indépendant change. Il peut se dire : « je ne serai pas riche, mais je vivrai une vie plus libre. » Encore faut-il que l’environnement sociétal offre de bonnes conditions de vie à prix corrects (écoles, hôpitaux).

Cela veut aussi dire que les individus (salariés et indépendants) prennent conscience de leur responsabilité : quel bord choisir (salariat ou indépendance) ? quelle valeur ajoutée proposer dans tous les cas ? Si vous êtes salarié, faites-vous confiance à votre employeur pour développer vos compétences ? Si vous êtes indépendant, comment vous différenciez-vous ?

Il y a un long chemin à parcourir. Aujourd’hui, seuls 27% des salariés semblent prêt à financer leur formation pour développer leurs compétences.

Et vous ?