IA : serez-vous formateurs, interprètes ou tuteurs ?

Fondé sur une étude quantitative et qualitative de 1 500 entreprises et sur l’expérience de ses auteurs, le livre Human + Machine vient apporter sa pierre dans le débat : l’IA tuera-t-elle ou enrichira-telle l’emploi ?

Selon les auteurs, l’Intelligence Artificielle (IA) peut permettre de donner aux humains des « superpouvoirs », à les doter de compétences et de capacités nouvelles pour augmenter leurs facultés d’action et d’apprentissage. »

La collaboration entre l’homme et la machine correspond à ce que les auteurs appellent la « troisième vague » de transformation des entreprises (la première vague, initiée par Henry Ford, a mis en place des processus standardisés ; la deuxième vague a consisté en des
processus automatisés, atteignant un sommet dans les années 1990). La troisième vague a créé ce que les auteurs appellent le nouveau territoire, un espace dynamique et distinct où les hommes et les machines collaborent pour décupler l’efficacité de l’entreprise.

Cela ne sera indolore : cela passe par la création de nouvelles fonctions, de nouveaux types d’interactions entre l’homme et la machine, une nouvelle approche du management, et la
refonte du concept de travail lui-même.

« Pour aider à tirer parti de la capacité de l’IA à augmenter celles des hommes, nous avons développé ce que nous appelons le référentiel MELDS, avec cinq principes essentiels :
mentalité, expérience, leadership, données et compétences. Les entreprises innovantes peuvent s’appuyer sur ce cadre pour réussir dans cette troisième vague et profiter des collaborations homme-machine permises par l’IA
. »

Human + Machine explique comment l’intelligence artificielle redéfinit les processus des entreprises au sein de ce nouveau territoire à travers trois types d’interaction homme-machine: l’amplification, par laquelle l’IA fournit aux hommes de nouveaux enseignements basés sur les données, souvent en temps réel ; l’interaction, à travers laquelle l’IA utilise des interfaces comme le traitement vocal du langage naturel ; l’incarnation, par laquelle l’IA, grâce à des capteurs, des moteurs et différents mécanismes, permet à des robots de partager l’espace de travail avec les humains et de collaborer avec eux.

Les entreprises devront créer trois types de fonctions nouvelles pour réussir le déploiement de l’IA : les formateurs, qui enseigneront à l’IA comment se comporter, aidant les processeurs de langage naturel et autres traducteurs à faire moins d’erreurs et permettant aux algorithmes de répliquer certaines activités humaines ; les interprètes, qui feront le lien entre les experts des technologies et les dirigeants d’entreprise, leur expliquant en termes clairs le fonctionnement d’algorithmes complexes ; les tuteurs, gardiens de l’éthique, qui s’assureront que l’IA fonctionne comme prévu, c’est-à-dire en tant qu’outil à notre service, facilitant notre travail et notre vie.