Le secret de la productivité ? Le repos !

Voici deux jours que je joue à cache-cache avec un client qui sort de réunion à 22h30 le soir. Alors lorsque je tombe sur cet article publié par Guillaume Broutart sur Widoobiz., je me dis qu’il y a là un message caché.

Plus une machine est en marche, plus elle est productive. Ce principe acquis durant la révolution industrielle a permis des avancées considérables. La transformation numérique a suivi, apportant une illusion de toute-puissance grâce à l’incroyable gain de temps qu’elle nous permet de réaliser sur des tâches autrefois chronophages.

Une illusion, car l’énergie investie est toujours la même quel que soit le temps passé. Et puisque la productivité est associée à l’absence de repos dans le cas des machines, nous avons tendance à transposer, sans nous en rendre compte, ce principe aux collaborateurs humains. La surchauffe cérébrale n’est jamais loin.

En 1992, un jeune étudiant du Wisconsin (États-Unis) découvre, en travaillant sur une machine IRM, que l’activité du cerveau ne s’arrête jamais, même lorsque celui-ci est au repos. Marcus Raichle, professeur de radiologie à la Washington University School of Medicine, baptisera cette activité le “réseau du mode par défaut”.

Essentiellement basée sur l’introspection, la projection dans l’avenir, le vagabondage de l’esprit, cette activité consomme 20% de l’énergie du corps. Elle nous permet de prendre du recul sur l’effervescence de la vie et d’avoir une meilleure capacité de prise de décision, primordiale en entreprise.

Elle n’a pas uniquement lieu pendant notre sommeil : même en état d’éveil, le cerveau a besoin de temps de repos réguliers. La chaire talents de la transformation digitale, composante de Grenoble école de management, a ainsi mené une étude sur les effets de l’errance mentale. Il en ressort qu’un cerveau qui se repose en fait gagner à son propriétaire jusqu’à 10% de performances en plus. La médecine du travail préconise d’ailleurs un repos de vingt minutes environ (la fameuse micro-sieste, ou “powernap”, ou un temps d’arrêt simple) après une heure d’activité, pour relancer l’activité.

Toutefois, redevables envers nos employeurs ou nos clients, nous percevons le moindre arrêt de travail comme une perte de temps. Difficile de s’autoriser à rêvasser en regardant par la fenêtre dans ces conditions !

Que faisons-nous du temps de travail ainsi gagné ? Le plus souvent, nous ré-investissons ce temps dans le travail, tout comme on réinvestit ses bénéfices dans d’autres activités. Nous confondons ainsi le résultat (plus de bénéfices, plus de résultats) avec le moyen (les ressources humaines

Dès lors, l’équation est simple : si le bénéfice vient de la productivité, la productivité vient du repos.