L’entreprise : paquebot ou sardine ? (1/3)

Mardi 12 juin, l’association des Anciens d’IBM organisait son 1Er salon du livre. Dans le cadre de cette manifestation une table ronde a réuni le soir un certain nombre d’IBMistes en activité chez IBM ou ailleurs. Bref, un panel d’âges entre 28 ans et 65 ans. Votre serviteur (non – IBM) assistait à cette conférence. Trois thèmes ont été abordés :

  • Qu’est-ce qui a changé depuis 20 ans dans l’entreprise (en général) ?
  • Quels impacts sur le management ?
  • Les spécificités de la nouvelle génération

Aujourd’hui, quelques mots sur le 1er sujet.

Qu’est-ce qui a changé depuis 20 ans ?

Pour les intervenants, c’est à la fois la montée de la Chine et de l’Inde (entre autres) et celle de la technologie.

La montée de la Chine et de l’Inde a eu pour effet de mettre sur le marché un milliard de travailleurs supplémentaires à la fois bons et moins chers.

Comme le dit un intervenant : « Il y a 20 ans, on me disait mange ta soupe, les chinois aimeraient bien avoir la même. Aujourd’hui je dis à mes enfants : fais tes devoirs sinon un chinois prendra ton job »

Dans le même temps, les travailleurs français ne conçoivent plus de donner toute leur énergie à l’entreprise. Une autre intervention : « Il y a vingt ans il y avait le Directeur des Ressources Humaines. Chacun était une ressource et ce DRH avait pour mission de la faire fructifier. Aujourd’hui il faudrait parler du Directeur de la Ressources Humaine qui doit s’ingénier à proposer à chacun un projet. De même, on pouvait autrefois former les gens pendant un an. Aujourd’hui l’attention est à plus court terme et le manager doit prêter attention aux signaux faibles pour se remettre en question. »

La technologie a aussi son rôle : réductrice de distances, un horizon de temps élargi, de nouveaux modes de travail… Elle est le pendant de cette mondialisation de l’économie.

L’entreprise, paquebot ou sardine ?

Aujourd’hui une entreprise française ne peut survivre que si elle crée une différence

  • Par le bas : coût (faut-il s’étonner qu’il n’y ait pas de véritable entreprise low cost française ?)
  • Par le haut = innovation, originalité. Cela passe à la fois par la technologie et par l’équipe (réponses aux besoins, motivation).
  Les entreprises d’autrefois sont perçues comme des gros paquebots qui mettent 24 heures pour changer de cap. Aujourd’hui celles qui réussissent ressemblent à des bancs de sardines où les unités individuelles réagissent très vite au changement de cap.

Proportionnellement, il y a moins de concurrents aujourd’hui, mais ceux qui restent sont les meilleurs. Ainsi dans le recrutement, être bon en math et physique ne suffit plus. La troisième langue ou le sport font la différence.

L’éthique a changé également.

  • L’echelle des salaires entre le jeune cadre et le PDG s’est accrue
  • L’entreprise rachète ses propres actions
  • La finance a pris le pas

Cela explique

  • d’une part le réalisme des jeunes
  • d’autre part qu’avant on comptait l’absentéisme et maintenant les suicides.