Même les leaders ont besoin de sommeil

Blog semaine 16 sommeilSans titreLes médias nous présentent des hommes d’affaires qui gèrent leur sommeil avec habileté et conscience, émergeant rafraîchis et alertes après avoir traversé plusieurs fuseaux horaires. Pourtant, nous connaissons tous des cadres caféinés et accablés de soucis qui, après des heures de sommeil, luttent pour se rappeler des faits simples, semblent désengagés et sans inspiration, manquent de patience avec les autres et ne peuvent plus prendre des décisions claires et nettes.

C’est, bien sûr une question individuelle. Mais dans un monde de plus en plus hyper connecté, il s’agit également d’un sujet organisationnel important.

Une enquête McKinsey montre que nombre d’entre nous sommes dans le déni sur ce point

  • 66% des cadres interrogés se disent insatisfaits tant de la qualité que de leur quantité de sommeil.
  • 47 % estiment que leurs organisations s’attendent à ce qu’ils soient  » en ligne  » quasiment en permanence.
  • Et pourtant ils sont % 46 pour cent à penser que le manque de sommeil a peu d’impact sur leur performance.

Le sommeil est bénéfique pour une foule de fonctions cognitives – l’intuition, la reconnaissance des formes et la capacité de proposer des idées novatrices et créatives – qui nous aident à résoudre efficacement les problèmes. Les neuroscientifiques ont montré que même si d’autres régions du cerveau peuvent relativement bien faire face à un manque de sommeil, le cortex préfrontal ne le peut pas.

Les violonistes experts, par exemple, ont cité la pratique et le sommeil comme deux des plus importants facteurs de performance. (Une étude montre que les plus performants font régulièrement une sieste et dorment plus d’une demi-heure de plus que leurs pairs moins bien considérés. L’ancien président américain Bill Clinton a admis un jour : « Toutes les erreurs importantes que j’ai faites dans ma vie, je les ai faites quand j’étais fatigué ». Les gens d’affaires ont souvent pris du retard par rapport aux autres, tant dans leur volonté de reconnaître le problème que dans leur volonté d’agir.

70 % des personnes enquêtées déclarent que la gestion du sommeil devrait être enseignée dans les organisations, tout comme les compétences en gestion du temps et en communication.  Cette formation au sommeil devrait s’intégrer dans une approche plus large du bien-être, comme notamment faire des exercices, la nutrition, la pleine conscience ou encore la gestion de l’énergie.

S’il y a un conseil à retenir à titre individuel, c’est de retirer le smartphone de sa chambre à coucher : notre cerveau l’associe au stress et à l’excitation (même lorsqu’il est éteint), ce qui peut nuire à un sommeil profond et réparateur. La lumière bleue de l’écran fait croire au cerveau que c’est encore le jour et non le coucher. Des recherches ont montré que l’utilisation de téléphones intelligents tard dans la nuit réduit considérablement les performances au travail le lendemain en raison de ses effets pernicieux sur le sommeil.

Au niveau collectif, la réactivité permanente passe par une réorganisation. J’ai travaillé dans des entreprises où les services d’assistance étaient basés en Europe, Inde et USA, ce qui permettait d’avoir un interlocuteur frais et dispos.  Cette approche collective passe aussi et d’abord par l’exemplarité des dirigeants (il y aurait beaucoup à dire sur faites ce que je dis, pas ce que je fais »).

Adapté d’une étude McKinsey