Nous sommes tous des génies !

Nous sommes tous des génies, encore faut-il révéler cette petite lumière en nous. A quoi cela sert d’être un génie : à vivre en faisant ce qui est le mieux nous, ce pourquoi nous sommes faits et ce qui nous apportera le plus de satisfaction…à moindre effort. Voici, extrait du livre de Jesse Kellerman, « les visages » (éditeur : Sonatine, 2009) un texte à ce sujet. Je précise qu’il s’agit d’un roman policier qui se passe dans le monde de l’art.

« Je suis le premier à reconnaître que je me pâme dès que je me trouve en présence d’un génie, devant l’incandescence par laquelle il s’immole en sacrifice. J’espère qu’en me tenant près du bûcher, je le sentirai se refléter sur moi.

En fait, Marcel Duchamp a été très subversif à ce sujet. Il a détruit les formes conventionnelles de l’art en affirmant que toutes les formes d’expression se valent potentiellement. Toutes. Peindre est pareil que jouer aux échecs, qui est pareil que faire du roller, qui est pareil que se mettre à son fourneau pour préparer une soupe. Et même, chacune de ces bonnes vieilles activités de tous les jours vaut mieux que l’art conventionnel, vaut mieux que la peinture, car elle accomplie sans la posture moralisatrice de celui qui se considère comme un « artiste ». Il n’y a pas de chemin plus sûr vers la médiocrité, comme l’a écrit Borges, le désir d’être un génie est la « plus grossière des tentations de l’art ». Selon sa conception, le véritable génie n’est donc pas conscient de lui-même.

Un génie doit par définition être quelqu’un qui ne s’arrête pas pour réfléchir à ce qu’il fait, à la façon dont cela sera reçu ni aux conséquences que ça aura sur lui et son avenir. Il se contente de faire. Il exerce son activité avec obstination. »

Voulez-vous révéler le génie qui somnole en vous ? Je vous suggère mon livre « Trouver sa voie » (ESF, 2009).

Gérard Rodach