Que dirait votre chien (ou votre chat) de vous ?


Dans son livre « la chambre noire de Longwood », un récit d’une visite à Sainte Hélène, Jean-Paul Kaufmann parle d’un ancien consul de France sur cette ile, Gilbert Martineau. Un personnage bien singulier qui, après avoir fréquenté le Tout Paris littéraire et écrit de nombreux livres à succès, s’était un jour replié sur Sainte Hélène.

« Je suis par nature extravagant » disait-il en citant Byron. Son fils a rapporté à l’auteur qu’il s’était amusé à écrire les mémoires d’un chien, Marmaduke. Les hommes et leur ridicule sont vus à travers les yeux d’un cocker. L’auteur affirme que son livre appartient à un « genre humoristique bâtard » et que pour cette il ne trouvera jamais d’éditeur.

Le genre n’est pas nouveau : des « Lettres Persanes » de Montesquieu au « Carnet du major Thompson » de Daninos, de nombreux écrivains ont utilisé la métaphore pour à la fois souligner nos contradictions, nos manies ridicules et évité les foudres de la censure (tant morale que juridique).

Cette approche garde tout son sens aujourd’hui. Elle nous sert à prendre du recul, à (mieux savoir) rire de nos travers et à prendre conscience de points d’amélioration.

C’est là où le bât blesse. Avons-nous vraiment cherché à nous améliorer ?  Pourquoi s’améliorer d’abord ? « Chassez le naturel, il revient au galop », dit le proverbe. Après tout, nous aimons peut-être être comme nous sommes : c’est confortable et l’ironie fait que cela devient un jeu reconnu par tous, et donc accepté.

Cette acceptation plus ou moins passive peut aussi se comprendre comme un manque d’objectif. Nous ne changeons pas parce que nous n’avons ni la pression de l’environnement pour nous forcer à changer, ni un but que nous nous saurions donner.

Selon Marc Buckingham, auteur américain sur le management, 70% des gens vivent passivement leur carrière. Aviad Goz, consultant israélien  et fondateur de la méthode N.E.W.S. renforce ce constat idée en soulignant (« Trouver sa voie », Aviad Goz et  Gérard Rodach, ESF, 2009) que la majorité des personnes choisissent un modèle d’auto-limitation en se posant trois questions :

  • Dans quel domaine puis-je gagner de l’argent ?
  • Quelles activités suis-je d’accord de faire ?
  • Dans quel domaine ne suis-je pas si mauvais ?

Toujours selon Aviad Goz, la recherche de l’amélioration vient lorsque la personne se pose les questions différemment :

  • Par quoi suis-je passionné ?
  • En quoi suis-je le meilleur ?
  • Quel est le modèle qui me convient ?

Et vous, quelles questions vous posez-vous ?