Soyez bons et l’année sera bonne !

« Les temps sont mauvais, les temps sont difficiles, voilà ce que disent les gens… Soyons bons, et les temps seront bons ! C’est nous qui sommes les temps ! Tels nous sommes, tels sont les temps. » (Saint Augustin)

Hercule Martin (*) profite de ces quelques jours de repos de fin d’année pour revoir ses prévisions 2009 au calme. L’année s’annonce « brumeuse » : des projets, mais aussi beaucoup d’incertitudes. Quelles actions entreprendre ? Quels messages passer à ses équipes ? Tranquille dans son salon, il laisse sa pensée flotter. Tout d’un coup, il entend des petits coups. Cela ne vient pas de la porte d’entrée, mais…de la porte-fenêtre. Intrigué, il s’approche doucement de celle-ci, voit une ombre derrière la vitre et reconnait le Père Noël, une vieille connaissance (**) !

-« Père Noël ! Soyez le bienvenu, quel bon vent vous amène » lui dit-il en le faisant entrer.

-« Ah, monsieur Martin, je suis navré de vous déranger, mais j’ai besoin de trouver quelqu’un à qui parler. Voilà : je viens de vivre le Noël le plus difficile de ma carrière. Tout s’est bien terminé heureusement, mais je veux comprendre ce qui se passe. Comme je sais que vous savez écouter, je viens faire appel à votre sagesse ». Le père Noël lui raconte alors ses aventures : l’exigence des clients est croissante, mais la crise économique fait que tous les bénévoles qui l’aidaient n’ont pas eu la capacité à répondre aux demandes malgré leur bonne volonté. En bref, les parents n’ont pas toujours pu offrir à leurs enfants ce qu’ils souhaitaient. Du coup, les enfants menacent d’aller vers Saint Nicolas, voir même d’écrire à Albus Dumbledore, un des héros d’Harry Potter. En plus, au lieu des lettres habituelles, il a reçu des mails, des vidéo-mails, des appels sur Skype, des messages sur Facebook, sans compter les SMS…écrits en langage texto. Les pauvres lutins ne savent plus où donner de la tête. Ah qu’il est loin le temps où distribuer des jouets en bois et des oranges suffisait au bonheur des enfants. Maintenant, avec l’écologie et la politique agricole commune, il ne pourrait plus. Le bouquet final : en rentrant tranquillement chez lui, à la fin de sa tournée, il a été arrêté à un contrôle de gendarmerie. Si l’alcootest s’est révélé négatif, il a pris une prune parce que son traineau n’était pas passé au contrôle technique. La totale !

Hercule sourit en l’écoutant. Lui et le Père Noël commencent alors à lister des solutions possibles : se recentrer, faire plus avec moins, jouer collectif, innover, gérer avec plus de cœur…en gros, sortir de la spirale négative, arrêter de chercher les causes et les problèmes pour se remettre à construire et à créer de l’espoir. Leur liste est longue de pleins de petits détails qui bout à bout donne un cadre d’actions. Regonflé, le Père Noël remercie chaleureusement Hercule avant de repartir et lui glisse « sans l’espérance, on ne trouve pas l’inespéré ».

Hercule le regarde s’éloigner sur cet entretien quand soudain quelque chose le heurte…et le réveille. C’est sa fille qui lui apporte le journal. Sans prêter attention à ses propos, il l’ouvre machinalement. Ce qu’il lit le réveille complètement : l’industrie automobile progresse, le CAC 40 monte, le moral des industriels est en croissance… Il est brutalement sorti de son extase par sa fille qui lui redemande : « alors, qu’est-ce que j’en fais ? » et, devant le regard étonné d’Hercule, ajoute : « de ce journal vieux de deux ans que je viens de retrouver ? ».

Hercule regarde la date et, philosophe, jette le journal. « Retour à la réalité ! » se dit-il, « mais au moins mon entretien avec le Père Noël m’a permis de savoir quoi dire à mes équipes ». Bonne année !


  • Hercule Martin est le héros des livres « les clés de l’employabilité » et « Une vague à 12 temps (gérer le chanfement permanent) aux Editions Liaisons Sociales) co-écrits par Gérard Rodach et Ramez Cayatte
  • voir les histoires précédentes : http://www.herculemartinmanager.com/index.php/2007/01/04/53-les-lois-de-leconomie-scfc et http://www.herculemartinmanager.com/index.php/2008/01/03/158-le-stagiaire