Transmettre challenge n°29 Sachez poser des limites à votre fatigue nerveuse

Votre fonction vous conduit à transférer du savoir  que ce soit au quotidien, « sur le tas », ou lors d’ateliers.

Très souvent ce rôle vient en complément de votre charge de travail. A une époque où l’urgence et le résultat prime, vous pouvez vous sentir écarteler entre une hiérarchie qui attend des résultats à court terme, des objectifs qui souvent ne prennent pas en compte cette mission et des « apprenants » qui attendent beaucoup (si ce n’est tout) de vous.

Cela n’est pas sans conséquence sur votre niveau de stress et les impasses faites à ce niveau. Comment s’en sortir ? Les responsabilités sont partagées.

Du côté de la hiérarchie,  vous êtes en droit de négocier

  • L’inscription de cette mission dans vos objectifs ;
  • Une définition claire des attentes (thème et personnes concernées) ;
  • Du temps défini et accordé pour la réaliser ;
  • Une marge d’autonomie dans vos méthodes ;
  • Un accompagnement (supervision) interne ou externe pour bénéficier d’un effet miroir.

En effet, si des formations sur le savoir peuvent se dispenser via du e-learning ou des méthodes directives, celles concernant le savoir-faire ou le savoir-être nécessitent plus de présence et d’interactions. Or nombre d’entreprises, par souci de gain de temps et d’économie, confondent « lecture » et intégration de l’apprentissage dans la pratique. Lorsque les neurosciences nous rappellent qu’il faut 21 jours pour changer un réflexe et en faire une nouvelle habitude, la meilleure vidéo du monde en 30 » ne peut y parvenir. Elle peut sensibiliser, mais il est nécessaire de la compléter par de l’accompagnement.

Vous êtes aussi responsable de votre santé nerveuse. Une enseignante canadienne a travaillé sur le sujet des relations enseignants / étudiants et nombre de ses suggestions s’appliquent à la relation en entreprise entre sachants et apprenants :Définir des plages horaires pour les demandes : sauf extrême urgence, vous devez avoir des plages de calme pour vous ;

  • Faire respecter le fait que votre temps n’est pas extensible à volonté ;
  • Établir une distance : vous n’êtes pas taillable et corvéable à merci ;
  • Formuler clairement vos attentes par rapport aux apprenants ;
  • Garder un équilibre entre vie privée et vie pro ;
  • Faire appel à un réseau de soutien (un collègue avec une oreille attentive, un superviseur…).

Vous devez aussi prendre en compte que si les nouvelles technologies (mail, sms, chat…) sont de formidables outils de communication, elles sont aussi très déstabilisantes et intrusives.

D’où l’importance de garder un certain contrôle et une de la distance vis-à-vis d’elles :

  • Se fixer des plages horaires pour traiter les mails ;
  • Savoir (et faire accepter) que vous puissiez couper votre portable ;

Mais aussi, en retourner l’usage pour en faire des alliés : tirer parti des smartphones pour faire des exercices, des quiz, faire réaliser des vidéos techniques…

C’est un combat permanent, mais votre santé en dépend. Alors, vous commencez par quoi ?