Un cours de vision

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Quand nos politiques français, toutes tendances confondues, considèrent l’uberisation comme le nec plus ultra de la modernité et s’interrogent sur les formes de taxation des loueurs d’Airbnb ou de l’opportunité de créer des lignes d’autocars, Barack Obama parle de sa vision de l’Intelligence artificielle dans un article de la revue Wired (un must aux USA en termes de nouvelles technologies).

L’intelligence artificielle, qui n’est plus un rêve, mais une réalité de demain pour les grandes entreprises informatiques va générer de nombreux changements avec ses côtés positifs et négatifs :

Pour Obama, L’intelligence artificielle(IA) « promet de créer une économie plus productive et efficace. Si elle est bien exploitée, cela peut générer énormément de prospérité et d’opportunités ». Mais cela pourrait aussi « accroître les inégalités : les gens hautement qualifiés peuvent tirer parti de leurs talents, interagir avec les machines pour développer les ventes, les produits et les services ». Au contraire, les individus moins qualifiés pourraient se retrouver lésés, avance-t-il.

Cela signifie qu’il faut penser dès maintenant à une régulation étatique : « Avec le développement de nouvelles technologies, le gouvernement doit être un peu plus impliqué (…) pour s’assurer que la régulation reflète une large base de valeurs communes. Autrement, on pourrait s’apercevoir que les technologies désavantagent certains individus. »

Cela veut dire aussi qu’il faut se préparer à investir des sommes importantes. Barack Obama développe une comparaison avec la conquête de l’espace. Il y a cinquante ans, la somme allouée représentait « la moitié du PIB. Cela voudrait dire que nous dépenserions aujourd’hui 80 milliards de dollars par an pour l’intelligence artificielle ». Et d’estimer : « Nous dépensons probablement moins d’un milliard de dollarsCela va sans doute s’accélérer. »

L’IA n’est pas neutre. Pour Barack Obama, la cybersécurité constitue un enjeu primordial parce que la menace n’est pas aussi visible qu’un « ensemble de tanks roulant vers vous ». Il propose de « penser différemment la sécurité, pour faire des investissements qui ne paraissent pas sexy mais qui finiront par devenir plus importants que tous les autres ».

Quand en France, nos médias et hommes politiques réagissent à ce qui est déjà banal, Obama nous rappelle qu’il faut penser le coup d’après. C’est cela la stratégie… et la vision.

Comme l’a écrit très justement Johan Hufnagel dans Libération (14/10/16), « connaître son histoire, l’analyser, est une évidemment une nécessité constante. Assumer ses erreurs aussi. Mais s’il faut savoir répondre aux préoccupations du présent, on doit tracer les perspectives nouvelles ».

Et vous, que faites-vous pour développer votre vision ?