Vive les promotions…des autres !

Joyeux paradoxe : Si un de nos homologues a une promotion (et pas nous), nous avons plus souvent envie de le frapper que de le féliciter.

Parfois, cela peut être aussi bon pour soi. Dans une des entreprises où j’ai travaillé, un de mes collègues désappointé de ne pas avoir été promu, s’est remis en cause, a analysé son travail, fait des progrès et quelques mois plus tard a été en mesure de justifier une demande promotion. Il l’obtint l’année suivante et avoua qu’il n’aurait pas fait cette démarche s’il n’avait pas été piqué au vif parce qu’il estimait une injustice.

Nous développons notre amour propre non seulement par le développement de nos compétences et la qualité de notre travail, mais aussi par le regard que nous portons sur nos collègues. Cela fait partie de la théorie de la comparaison sociale. Nous nous comparons aux autres parce que nous pensons que cela est gratifiant.

Quelquefois, nous comparons à des personnes situés plus haut dans notre échelle de comparaison : cela nous permet d’améliorer l’image que nous avons de nous-mêmes en pointant les similitudes. Nous faisons aussi des comparaisons avec des personnes situées plus bas dans notre échelle de comparaison pour nous conforter dans notre position.

La tendance à se comparer avec le haut de notre échelle mentale commence lorsque nous réalisons que nos chefs ne sont pas nécessairement les magiciens que nous croyons. Nous découvrons qu’ils ont des limitations intellectuelles, tout comme nous et que nous avions raison sur certains points.

Cette attitude peut nous conduire à développer notre confiance en nos talents. La perfection n’existe pas et nous avons de réelles possibilités de progresser. Attention seulement de ne pas arriver à une overdose de confiance. Notre regard sur nos compétences peut nous faire oublier qu’à un certain niveau de management, ce ne sont plus seulement les compétences de savoir et savoir-faire qui dominent, mais aussi celles de savoir-être : mobiliser, fédérer, développer…

La question à se poser alors est : « quelle est la grille d’évaluation de mes supérieurs ? ». Parfois, cela nous conduit à des remises en cause de nos propres valeurs. Parfois aussi, cela peut être perturbant, parce que les critères sont subjectifs et cela pose la question de notre propre avenir. Cela a au moins le mérite d’être clair et de nous mettre devant nos responsabilités : acceptons-nous cette injustice (avec les conséquences morales associés) ou devons-nous changer ?