Votre créativité (et celle de votre équipe) a-t-elle un avenir ?

Depuis une cinquantaine d’années, dans de nombreux pays, les enfants sont testés non seulement sur leur QI, mais aussi sur leur créativité. Dans un univers de plus en plus concurrentiel, cette dernière prend de l’importance. Le paradoxe est que si les entreprises y attachent de plus en plus d’importance, les analyses des tests sur la créativité révèlent un déclin de celles-ci parmi les jeunes (c’est le cas aux USA par exemple). Est-ce une fatalité ou pouvons-nous la stimuler ? Quelques suggestions pour votre équipe.

Une partie des causes de ce déclin est bien connue : les enfants passent de plus en plus de temps devant la TV ou les jeux vidéo plutôt que dans des activités créatrices. De même à l’école, la tendance aux programmes lourds favorise les têtes bien faites, avec l’importance attachée à la mémorisation brute plutôt qu’à la compréhension et les quiz de toutes sortes qui y sont associés.

Cela ne signifie pas nécessairement que le remède passe nécessairement par plus d’heures de dessin ou autres activités dites créatrices. Les études conduites à partir des tests aux USA montrent que les étudiants ingénieurs et ceux en musique ont une même capacité de créativité (le spectre des résultats). De même, les recherches montrent que ce n’est la quantité de savoir à transmettre qui est en cause, mais la manière de le dispenser.

En fait, depuis de nombreuses années, une croyance courante est que la créativité dépend uniquement de notre cerveau droit (celui, grosso modo, de l’intuition et de l’émotion). En fait, si c’était réellement le cas, nous aurions plein d’idées sans capacité de les exprimer (un peu comme avoir un mot sur le bout de la langue). En fait, quand nous cherchons à résoudre un problème, nous recherchons d’abord si celui-ci s’apparente à des cas connus (c’est le travail du cerveau gauche, celui de la réflexion). Si ce n’est pas le cas, nous faisons appel au cerveau droit qui va chercher des réponses plus ou moins approchantes, voire plus anciennes (et presque oubliées). Le cerveau gauche les enregistre avant qu’elles ne s’évanouissent. Plus vous coordonnez l’action des deux cerveaux, plus vous êtes créatifs.

Il y a bien sûr des gens plus doués, mais tout comme en sport, chacun peut devenir un bon pratiquant sans être nécessairement un génie.

Ce sont souvent des circonstances difficiles ou des moments de tensions fortes qui favorisent notre créativité. C’est ainsi que pratiquent les musiciens de Jazz ou les comédiens qui font de l’improvisation théâtrale : ils alternent des moments de divergence avec des moments de forte convergence de leur pensée.

En entreprise, cela peut être le cas si vous travaillez en mode « challenge » (en termes de délais, de résultats ou d’obstacle à surmonter). Les meilleurs résultats sont obtenus quand vous favorisez des travaux de groupe plutôt que des recherches individuelles, tout simplement parce que nous analysons les résultats intermédiaires sous différents angles et cela nous oblige à utiliser les deux cerveaux.

L’important est de le faire ouvertement et de reconnaître les résultats. Cela ne conduira pas forcément à l’application des idées (question de temps, de budget ou d’opportunités), mais cela développera l’esprit d’équipe et la reconnaissance individuelle. Une limite toutefois : sachez reconnaître et valoriser l’effort dans tous les cas.