Votre entreprise favorise-t-elle les idées innovante (dont les vôtres) ?

Connaissez-vous l’histoire de Robert J. ? Robert J. est chargé en 2000 de développer la filiale américaine d’une large multinationale allemande. Pour permettre à celle-ci (orientée software) de se développer, Robert la base à Silicon Valley où il recrute des top développeurs tout en travaillant en étroite liaison avec ses collègues allemands.

Au bout de deux ans de durs efforts, la société est sur le point de dégager de substantiels profits et de bénéficier d’aides divers. C’est le moment où la maison mère, qui s’est payé grassement sur la jeune pousse en facturant à prix élevés ses services, décide que cette société lui coûte trop cher. Elle décourage aussi bien un talentueux candidat pour le poste de PDG qu’elle effraye les investisseurs qui y croyaient. Elle va même suggérer que l’entreprise se délocalise dans une petite ville du sud pour réduire ses coûts d’immobilier. Sans argent et sans perspective, les meilleurs membres de l’équipe quittent la société les uns après les autres. Trois ans plus tard, l’entreprise, exsangue, est revendue à perte à un de ses concurrents. Les décideurs allemands de ce fiasco sont promus au siège de la maison mère. Robert quitte la société.

De cette histoire, j’en tire quatre constats :

  1. La capacité des entreprises à apprécier les nouvelles idées en interne. Certaines le font très bien, quand d’autres en ont peur. Comment les apprécie-t-on en interne dans votre entreprise ?
  2. Une innovation n’offre des perspectives de chiffres d’affaires et de profits que pendant une courte période. Après, la concurrence met à mal votre profit. Votre entreprise est-elle suffisamment pro-active ?
  3. Les innovations peuvent mettre à mal ou concurrencer le modèle économique et / ou de management dominant. Votre entreprise accepte-t-elle le challenge ?
  4. Si votre entreprise a vécu ces dernières années sur des revenus confortables assurés par des rentes de situation, est-elle prête (avant que ses rentes ne disparaissent) à accepter une part de risque sur de nouveaux marchés ?

Si vous êtes plein d’idées, assurez-vous des réponses à ces questions avant de vous investir dans votre entreprise actuelle. Si les réponses sont non, peut-être faut-il en changer avant qu’il ne soit trop tard et que comme Robert J. , vous en ressortiez amer d’avoir vu une opportunité vous passer sous le nez. Le principe de Peters a de beaux jours devant lui !