Y a-t-il un malaise au travail ?

Le magazine L’Entreprise a publié le 30 avril une interview de la sociologue Dominique Méda sur le travail. Cela fait suite au débat de la semaine dernière sur les « vrais » et les « faux travailleurs ». Elle souligne dans son interview que le malaise au travail a été absent de la campagne.

J’ai souligné dans mes deux précédents billets, la montée des heures indues. De son côté, Dominique Méda indique que :

  • A droite ou à gauche, le travail a mauvaise presse, puisqu’il est perçu comme un effort
  • Une enquête de Radio-France datant de janvier dernier a révélé que la majorité des Français attendait une réalisation dans leur travail et qu’ils en sont déçus
  • Il y a un mélange détonant entre trois niveaux : « un effort consenti en échange d’une rémunération (le travail facteur de production), une activité dans laquelle on souhaite se réaliser (le travail, essence de l’homme) et le pivot de la distribution des revenus, des droits et des protections. » (sic)

Aurions-nous mal au travail ? Ce malheur est-il la faute des autres ? Et donc en quelque sorte, sommes nous déchargés de toute action en ce sens ? A charge pour les employeurs, les politiques, les syndicats de remédier à la situation ? Sous un certain angle, oui. Tout le monde n’a pas la possibilité ou la capacité de choisir son travail. Le temps passé au travail, les conditions de celui-ci, … sont du ressort des trois acteurs cités ci-dessus. Est-ce suffisant pour résoudre le malaise ? Les 35 heures et les RTT ne se sont pas traduites par une baisse du malaise, mais plutôt par une augmentation (faire autant en moins de temps).

Alors la question n’est-elle pas aussi en nous ? En notre degré d’exigence envers le travail : vouloir faire à la fois un travail comme nous voulons, au prix que nous voulons et à la vitesse que nous voulons ? Cela ouvre trois possibilités :

  • Soit je le fais à mon compte et donc je crée mon emploi
  • Soit je le fais chez le autres, mais je fais en sorte que mon travail corresponde à mes attentes = cela peut vouloir dire changer de poste ou me former ou bien encore travailler différemment
  • Soit encore j’y trouve une forme de plaisir intérieur dans la manière de le faire (rappelez-vous le mythe de Sisyphe d’Albert Camus, où Sisyphe, condamné à pousser éternellement une pierre au sommet d’une colline, en fait un jeu et vainc la malédiction des dieux ).

C’est vrai que le travail peut être difficile, c’est vrai aussi que nous n’avons pas toujours le choix, mais ne sommes-nous pas aussi un peu assistés, attendant trop des autres ? Que faisons-nous tous les jours pour cela ?

Pour lire l’article intégralement : http://lentreprise.lexpress.fr/ressources-humaines/le-malaise-au-travail-grand-absent-de-la-campagne-presidentielle_32600.html