juillet 2014

Conte de Polynésie : des fleurs pour la toux

C’est les vacances!  Alors,  place aux contes pour les trois semaines à venir !

Lorsqu’elle vint voir le guérisseur Tiurai, la mère de de Tevane était inquiète : son fils de 16 ans toussait. Cela l’épuisait et il ne sortait plus de la maison.

Tiurai demanda à le voir. Tevane vint le jour suivant. Le guérisseur le fit attendre tout le jour tout en l’observant. A la fin de la journée, Tiurai lui donna une prescription, à savoir aller cueillir certaines fleurs dans la montagne. Tevane les connaissait car il parcourait la montagne depuis tout petit avec son père qui récoltait des bananes sauvages. Il avait l’habitude de porter de lourdes charges (pour son âge) jusqu’à ce que la maladie l’empêche. Aujourd’hui, il voyait, avec tristesse, ses amis être capable de porter de plus lourdes charges encore et cela le minait. Tiurai le renvoya chez lui en lui demandant de suivre son traitement de fleurs pendant douze jours. Le principe en était simple : aller cueillir une des fleurs, la humer, puis se reposer deux jours et recommencer avec une autre fleur.

Le treizième jour, il revint. Tiurai lui donna une nouvelle prescription : aller cueillir des fleurs de bananiers sauvages et s’en faire des décoctions tièdes en alternant à nouveau des plages de traitement et des plages de repos.

Au bout de trois semaines, Tevane revint voir le guérisseur qui le félicita pour avoir respecté le traitement.  Tiurai lui donna l’ordre d’aller chercher des régimes de bananes sauvages dans la montagne,  en commençant par en prendre deux, puis progressivement augmenter la charge, à raison d’un régime de plus par semaine.

Arrivé à six régimes (la charge qu’il portait autrefois), le jeune homme revint voir le guérisseur et constata qu’il ne toussait plus. Le guérisseur lui donna une dernière recommandation : «durant six semaines, continue à porter les six régimes de banane, puis augmente la charge suivant tes forces et non suivant tes orgueil. Ne rentre plus en compétition avec tes amis et tu seras guéri. »

Quelques mois plus tard, la mère de Tevane vint  remercier le guérisseur : son fils portait maintenant dix régimes et ne toussait plus.

Tiurai est-il un médecin, un charlatan ou un sorcier ?

En fait, il avait compris que le jeune homme avait besoin de reprendre confiance en ses capacités. Pour cela,  il l’envoya chercher des fleurs à des altitudes croissantes. Il l’obligea à alterner exercices et repos. Tuvane reprit ainsi progressivement ses forces et écouta plus son corps, ce qui lui permit de se muscler et de porter des charges de plus en plus lourdes.

Tiurai estimait que la rivalité faisait naître la compétition entre les hommes. Toutefois, chacun doit être attentif à ce qu’il est pour ne pas se laisser emporter par les paroles des autres.

Et vous, vous écoutez-vous ?  

Vous aimez les approches métaphoriques ? Retrouvez-moi chaque semaine sur  http://dalettres.blogspot.fr/

Vous êtes un héros !

En 1948, Joseph Campbell, professeur américain, passionné de mythologie, publie « Le héros aux mille et un visages* » dans lequel il explique que dans tous les contes et mythes à travers le monde, on retrouve un modèle similaire de développement en un cycle de douze étapes.

Ces douze étapes peuvent se résumer :

  1.  L’appel de l’aventure
  2. Le refus de l’appel
  3. La rencontre avec le Mentor (= l’aide surnaturelle)
  4. Le passage du premier seuil
  5. Les tests, les alliés et les ennemis (= le chemin des épreuves)
  6. L’approche (= passage du second seuil : accès à un lieu hautement périlleux)
  7. L’épreuve suprême (= la rencontre avec la déesse, la femme tentatrice et la réunion au père)
  8. La récompense (le don suprême)
  9. Le chemin du retour (= le retour)
  10. La résurrection (= le refus du retour, la fuite magique, la délivrance venue de l’extérieur)
  11. Le retour avec l’élixir (= le passage du seuil au retour, le maître des deux mondes, et libre devant la vie).

 Dès que vous lisez ces lignes, vous y retrouvez non seulement de nombreuses légendes du passé, mais aussi nombre de scénarios de romans d’aventure ou de films d’aujourd’hui.

 En quoi cette approche est-elle intéressante pour vous dans un cadre de développement personnel ?

Quatre raisons

  1. Elle fait de chacun d’entre nous un héros qui peut vivre pleinement son aventure et non par le truchement des autres ou des médias. Bien sûr, la majorité d’entre nous ne sont pas intéressés par la quête du Graal, mais le voyage du héros, c’est déjà celui de vouloir réaliser pleinement sa vie privée / professionnelle, ce qui suppose beaucoup de courage.
  2. Elle vous donne la permission de sortir du cadre « ordinaire », en comprenant les peurs associées et en vous donnant des conseils : ainsi, les personnes qui souhaitent changer leur carrière professionnelle passent ainsi par de telles étapes et le rôle du mentor est important.
  3. Elle donne un cadre structuré pour analyser son « voyage ». Un exemple : Il ne suffit pas de réussir, mais encore faut-il perdurer dans le temps.
  4. Enfin, elle développe la confiance en soi du héros  qui apprend à s’autonomiser et à se préparer à d’autres voyages dans le temps. Une carrière professionnelle est faite de plus en plus souvent de ruptures et de changements, parfois volontairement et souvent du fait de changements dans l’environnement.

Et vous ?   A quelle étape de votre voyage êtes-vous ?

*Joseph Campbell, Le héros aux mille et un visages, J’ai Lu, 2013    

 

Six secrets pour bâtir sa carrière

Il y avait, avant, les carrières en entreprise, stables, solides, bâties sur des acquis et celles du monde du spectacle où la réussite et le succès sont remis en cause à tout moment et où tout semble bâti sur du sable.  C’était avant, parce que maintenant,  les parcours en entreprise ressemblent beaucoup à celles du show business : beaucoup d’appelés et peu d’élus,des succès rapides et des chutes aussi imprévisibles .

Dans ce contexte, voici les conseils de Michael Emerson, acteur de théâtre et de cinéma, qui ne vit sa carrière décoller qu’après 40 ans.

  1. Se former n’est jamais une perte de temps : Cela l’a  conduit à réfléchir sur son métier, son travail et à analyser  profondément les textes. Il a ainsi développé une forte éthique de travail.
  2. Apprenez à encaisser les coups : dans son métier, le futur est toujours incertain. Alors, il reste concentré sur le présent, pour ne pas être stressé.
  3. Gardez une dose de mystère : il aime les personnages un peu mystérieux parce  qu’ils l’intriguent et lui font réellement s’intéresser à eux pour les comprendre.
  4. Placez la barre haute : il apprécie les situations à risque où lui et son interlocuteur jouent au chat et à la souris.
  5. Sortez de votre zone de confort : il a accepté des situations à risque qui l’ont poussé à sortir de sa zone de confort. La notion de risque, pour lui, n’est pas seulement physique, mais aussi émotionnelle.
  6. Ayez confiance en vous et vos capacités : évitez d’avoir une image négative de vous. Développez votre estime de vous-même et sachez reconnaître vos dons et compétences.

Bien sûr, tout cela est pour un acteur, pas pour un manager. Quoique…

Adapté d’un article de « backstage.com ».

Merci à Yohann B. pour avoir attiré mon attention.  

Quelle est votre stratégie de l’évitement ?

J’ai fait le constat ces derniers temps qu’avec les matchs de foot de l’équipe de France à 18h, plein de gens se sont trouvés tout d’un coup des obligations de s’absenter au travail (ou de chez eux).  A la fin, je regardais les heures de matchs (heureusement le soir) pour qui et quand appeler.

Ce genre d’attitude pour éviter des obligations et faire ce que l’on a envie de faire est ponctuel pour certains (qui ne l’a jamais fait ?), quand d’autres le font à grande échelle, que ce soit au travers d’arrêts maladies ou simplement d’esquiver les tâches perçues comme barbantes.  Je ne sais si c’est moral (à chacun sa définition), mais ce qui est intéressant est de savoir si cela sert ou dessert la carrière.

Imaginez deux personnes : M.  Je-Fais-tout ce qu’on me donne (et même encore plus) et M. Sam-Suffit. Ce dernier se contente de faire ce qu’il a envie de faire. Le système de rémunération de la majorité des entreprises fait que M. Je-fais-tout ne tirera pas forcément de gain financier de son engagement quand M. Sam-Suffit n’aura pas de problèmes pour son attitude non coopérative.

Est-il difficile d’être un M. Sam-Suffit ? J’ai longtemps pensé qu’il suffisait de savoir dire non, mais j’ai vite compris qu’on ne devait jamais dire « non » (En Asie, le « non » existe sous une autre forme : la façon de prononcer le « oui »).

Voici quelques stratégies pour développer vos compétences de Sam-Suffit :

  • Circuler avec plein de papiers, l’air très affairé
  • Disparaitre derrière des piles de dossiers à son bureau
  • Porter des écouteurs (sous prétexte que vous entendez mal les portables)
  • Etre le moins souvent possible à votre bureau
  • Prendre le temps de répondre aux emails (votre interlocuteur aura sûrement trouvé dans l’entretemps un M. Je-fais-tout pour l’aider).
  • Intimider les gens : vous connaissez des gens qui vous intimident par leur caractère, du fait de leur âge ou encore par leur savoir-faire (très efficace : celui qui vient vous voir avec une question en repart avec douze). Il y a aussi ceux dont l’humeur est imprévisible.
  •  Savoir se montrer de bonne volonté tout en étalant son incompétence. Ceux qui en auront fait l’expérience hésiteront à revenir vous voir.

Dans tous les cas, si vous avez réussi à passer à travers les gouttes d’eau des travaux supplémentaires, ne vous faites pas prendre en train de regarder le tour de France. La fois suivante, vos collègues ne vous rateront pas !

Etes-vous plutôt convaincant ou persuasif ?

Il existe toutes sortes de forme d’argumentation. En caricaturant cela, vous pouvez soit :

–          « vendre » vos idées au travers de votre enthousiasme (style convaincant) ;

–          ou bien au contraire utiliser les arguments de l’autre pour les retourner à votre avantage (style persuasif).

Si vous êtes persuasif, ce n’est pas vous qui vendez, c’est votre interlocuteur qui achète !

Lorsque vous argumentez, avez-vous plutôt tendance à  (répondez par plutôt oui /plutôt non) :

  1. Raisonner en allant du particulier au général : plutôt oui ou plutôt non ?
  2. Démontrer par l’absurde : plutôt oui ou plutôt non ?
  3. Impliquer votre interlocuteur en le prenant à témoin : plutôt oui ou plutôt non ?
  4. Valoriser l’image de votre interlocuteur : plutôt oui ou plutôt non ?
  5. Procéder par analogie (rapprocher des notions différentes en estimant qu’elles sont du même ordre) : plutôt oui ou plutôt non ?
  6. Utiliser un registre pathétique et des procédés de style pour susciter l’émotion : plutôt oui ou plutôt non ?

Si vous avez répondu « Plutôt oui » : aux questions 1, 2 et 5 : vous êtes un convaincant !

Si vous avez répondu « Plutôt oui » aux questions 3, 4 & 6 : vous êtes un persuasif !

Ne confondez pas « convaincre » et « persuader » !  Persuader, c’est forcer l’autre à se rallier à vos idées (parfois en lui tordant un peu le bras). Convaincre, c’est faire appel à sa raison.

Le mot de la fin : « pour convaincre, la vérité ne peut suffire » (Isaac Asimov)