juin 2019

Comment Jeff Bezos ne sait pas tout ce qui se passe chez Amazon

Amazon est une machine de guerre assez extraordinaire avec un service de bonne qualité. Toutefois, comme tout service mécanisé, numérisé, huilé et limitant le nombre de contacts directs, Amazon me semble aujourd’hui une machine à ignorer les incidents ou accidents.

Moralité : quand tout va bien, tout va bien. Mais si un grain de sable grippe la machine, tout se met en place pour l’ignorer. Moralité : 100% des clients contents sont satisfaits. Les autres, Amazon ne veut pas le savoir. Lire la suite

L’apprentissage informel : quel personnage êtes-vous ?

Pour développer leurs compétences, les professionnels ont de plus en plus recours à ces modes d’apprentissage informel numérique. C’est ce que montrent deux études conduites par le [HRM Digital Lab] de l’Institut Mines-Télécom Business School, auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 salariés en France.

Il n’est pas nouveau que les salariés se forment par eux-mêmes au quotidien, en observant leurs collègues ou manager, en lisant des journaux professionnels, en dialoguant avec leurs pairs…

Aujourd’hui les situations traditionnelles et formelles d’apprentissage ne représentent que 10 % du temps d’apprentissage, contre 90 % pour les temps d’apprentissage informels, plus instantanés et désorganisés. Lire la suite

Entrez dans la forêt de votre cerveau

Notre cerveau est comme une forêt avec ses arbres, ses taillis et ses sentiers. Cette image extraite d’une présentation d’un professeur de l’UQAM à Montréal permet de comprendre en images comment nous apprenons et ce que nous pouvons en tirer comme conséquence.

1ère leçon : notre esprit n’est pas une forêt vierge, il y a des sentiers parfois plus ou moins bien tracés. Plus vous y passez, plus ces sentiers sont clairs. Cela signifie qu’apprendre, c’est parfois sortir de ces sentiers et écraser des branches et feuilles. Ce n’est pas toujours confortable, il faut être motivé (ou contraint) pour apprendre. Lire la suite

Attention à l’attention !

Une information : la durée de l’attention humaine diminue régulièrement, passant de douze secondes en 2000 à seulement huit secondes aujourd’hui. Notre capacité d’attention est plus courte que celle d’un poisson rouge !

Est-ce vraiment démontré ? Malheureusement, faire quelque chose de plus court ne signifie pas que les gens vont être plus attentifs ou apprendre quoi que ce soit.

Voici quelques leçons à ce sujet de Julie Dirksen, autrice (dixit l’Académie Française) de « Design for how people learn ». Lire la suite

Influencer par la soumission librement consentie

Nous avons abordé la semaine dernière l’influence avec ou sans manipulation. parlons maintenant de la soumission librement consentie :  à  force de donner envie et de créer une désirabilité sociale les participants finissent par adopter une pratique, souhaitent aller plus loin et finissent par engager un processus d’apprentissage plus formalisé.

Le ressort le plus puissant de la méthode de la« soumission librement consentie »   est que l’individu conserve sa liberté de choisir (je vous recommande le livre de Robert Vincent Joule « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens » où ils développent les méthodes du pied dans la porte, d’escalade d’engagement, de toucher, de la porte au nez, de l’amorçage ou du pied dans la bouche !

Par exemple, au cours d’une expérience, un chercheur vous demande de faire un petit travail qui consiste à recopier pendant 20 minutes un extrait de l’annuaire téléphonique. Incroyable mais vrai, de multiples expériences ont montré que femmes, hommes ou enfants en arrivent à faire librement, comme dans notre exemple, un travail fastidieux dont ils auraient préféré se dispenser.  Ce n’est donc pas parce que les gens sont « libres » qu’ils se comportent librement. C’est encore plus vrai lorsque la personne qui vous invite à faire librement ce qu’elle attend de vous est votre patron, votre chef ou votre maître !

Doit-on en conclure que cette liberté-là ne sert à rien ? Évidemment, non. Elle sert deux fonctions indispensables au formatage idéologique et à la réalisation des comportements socialement nécessaires.

Ne vous en déplaise, non seulement vous accomplirez cette tâche, mais après l’avoir réalisée, vous la trouverez plaisante et intéressante, comme le pensent les gens placés dans la même situation que vous (condition expérimentale de liberté).

Cet exemple illustre la première fonction du sentiment de liberté. Ce sentiment de liberté nous conduit, en revanche, à rationaliser ces actes qui, bien qu’ayant été réalisés dans un contexte de liberté, n’en sont pas moins des actes de soumission. Cela conduit à trouver bels et bons des comportements aussi divers qu’apprendre à surfer sur Internet, dire bonjour à la dame, arriver avant les autres chez un client potentiel, etc., et à considérer comme critiquables d’autres comportements tels que couper les moustaches du chat, dire ses quatre vérités à son directeur, tricher lors d’un examen, etc.

Dans les recherches comme celles que nous venons d’évoquer, le chercheur en appelle explicitement à la liberté des sujets pour obtenir les effets qu’il attend : soit la modification des idées par le processus de rationalisation (par exemple, trouver intéressant de recopier un annuaire), soit la modification des comportements par le processus d’engagement (par exemple, s’arrêter de fumer). D’ailleurs, nombre de pédagogues ou de managers bien formés, ou naturellement « libéraux », ne manquent pas d’en appeler eux aussi à la liberté de ceux qui sont leurs obligés pour obtenir les mêmes effets.

Selon les auteurs, si ces techniques peuvent être utilisés à mauvais escient, elles peuvent aussi aider à servir des causes nobles et importantes : .aider des chômeurs à trouver un emploi, des citoyens à faire de réelles économies d’énergie, des salariés à mieux se protéger contre les accidents, …. Ceci en toute liberté.