Apprendre l’échec au cas où

50% des dirigeants connaissent un échec cuisant durant leur carrière. Quels sont les facteurs qui peuvent vous le faire mal vivre ? Dans le contexte économique actuel, il peut être utile de réfléchir à cette situation que nombre d’entre nous peuvent connaître brutalement aujourd’hui ou demain.

L’échec au travail est courant. Vous pouvez connaître un échec sur l’atteinte d’un objectif ou pour la réussite d’un projet; ici, nous parlons des échecs « forts », dans un poste ou dans un projet clé pour lequel vous pouvez vous être investi fortement. Ce pourcentage de 50% extrait d’une étude canadienne, contredit l’image donné par les médias des dirigeants qui ont une carrière de succès continus. Bien plus, cette expérience peut être dévastatrice pour ceux qui la vivent. Selon Nancy Newton et Jennifer Thomson, spécialistes en psychologie (source : Consulting Psychology Journal), cette situation est vécue comme si c’était le décès de quelqu’un ou d’une croyance profondément ancrée.

Les dirigeants concernés passent alors par les étapes du déni, de la colère, du marchandage, de la dépression avant finalement de s’y adapter. Pour ceux accoutumés aux outils d’analyse du changement, vous retrouvez la fameuse courbe du docteur Elisabeth Kübler-Ross qui l’avait mise au point pour ses patients atteints de maladies graves, voire incurables. C’est tout dire.

Il y a quatre grands facteurs qui peuvent nous conduire à cette attitude :

Les croyances : l’individualisme dans le monde occidental place le poids de l’échec sur les épaules de celui qui le vit. Les travailleurs, au sens large, sont supposés être maître de leur destin et donc d’être capable de prendre et d’assumer les décisions qui impactent leur vie professionnelle. Cela conduit à mélanger les notions de valeur personnelle avec celle de succès au travail. Si vous échouez à un moment donné de votre carrière, cela vous conduit à vous dévaloriser à vos yeux et de ne pas prendre en compte d’autres facteurs.

Les facteurs externes : en fait, beaucoup d’échecs peuvent s’expliquer à des interactions de changement du marché et des problèmes de stratégie et de management. Or, le manager n’a qu’un pouvoir limité sur des facteurs comme les conditions du marché, la stratégie, le leadership….

Etre conduit à échouer : dans certains, la planche est savonnée à l’avance pour le cadre ou le manager avant même qu’il ait pu prendre son poste ou agir. Ainsi certaines sociétés recrutent des managers pour conduire des transformations, mais les font juste avant son arrivée, selon des critères peut être pas en accord avec ceux du nouveau.

Les traits personnels : l’estimation de soi peut jouer un rôle important dans la manière vous vivez un échec ou un succès dans les affaires. Ceux d’entre nous qui ont une haute estime d’eux-mêmes et une haute image de leur efficacité vivent mieux l’échec. Pour ceux-là, le degré de confiance en soi et leur volonté de se battre les aident à sortir plus vite de ces situations. Ces personnes-là sont plus enclines à prendre des risques et à réussir. Ce n’est pas toujours vrai. Le côté positif est que, si la prise de risques augmente la possibilité d’échecs, leur persévérance et leur courage peuvent les aider à les éviter (ou les limiter). Toutefois, ils gardent un jugement plus clair sur la situation et savent s’arrêter à temps ou à évaluer des alternatives. Le côté négatif est que leur trop confiance en eux leur fait se fixer des objectifs inatteignables et qu’ils persistent malgré les vents résolument contraires.

Et vous, quelle est votre attitude ?