C’est OK de ne pas tout savoir

Non seulement les savoirs progressent rapidement, mais en plus les sauts technologiques et humains (ex. changement de mode de pensée des jeunes générations) compliquent la donne.

En bref, les experts (et nous sommes tous des experts sur un domaine ou un autre) se sentent sur un territoire de plus en plus rétréci (l’image de la banquise qui fond), et en plus ont le sentiment d’être dépossédés de leur savoir et challengés en permanence (à l’imitation des professeurs surveillés par leurs élèves qui cliquent sur wikipedia).

Je travaille avec pas mal d’experts techniques et je les vois devenir de plus en plus inquiets quant à l’obsolescence de leur domaine réservé.

Pourtant, ce sentiment n’est pas représentatif de la réalité. Prenez l’image des médecins : quand j’étais petit (au siècle dernier !), le médecin était vu comme tout puissant par mes parents et nul ne s’avisait de remettre en cause sa parole. Aujourd’hui, les médecins vivent mal les questions qui leur sont posées par leurs patients, et même ces derniers vont consulter ailleurs. Cela ne veut pas dire que les patients les remettent en cause, mais simplement qu’ils les voient comme des hommes comme les autres, avec un vrai savoir, mais aussi la capacité de se tromper.

Alors, comment vous, l’expert, pouvez-vous mieux vivre cette situation ?

  1. D’abord en transmettant une partie de votre savoir pour mieux vous concentrer sur votre vraie valeur ajoutée.
  2. Ensuite, avec le temps dégagé, en cherchant de nouvelles sources d’inspiration, non seulement dans votre domaine, mais aussi et surtout dans les domaines connexes.
  3. Enfin, en travaillant plus en équipe (via Internet et les réseaux sociaux) pour aborder les questions clés sous d’autres angles.

Accepter de ne pas tout savoir est un exercice difficile, mais ô combien nécessaire.

Développer son agilité intérieure est la meilleure façon de se préparer au futur des savoirs.