J’ai retrouvé un article écrit par un consultant de McKinsey qui explique comment il a préparé un road trip en moto à travers l’Australie. A la relecture, je pense qu’il y a de bonnes idées à en tirer même s’il s’agit plus prosaïquement de préparer le départ en vacances et affronter la cohue de l’autoroute avec famille et bagages.
- Soyez sûr que vous résolvez le vrai problème
Quand vous avez un pépin sur la route, vous pouvez avoir tendance à sauter sur la première solution qui vous vient à l’esprit. Parfois, un peu de recul vous aide à trouver des alternatives.
Toute l’année, vous êtes dans une attitude action/ réaction. Prenez du recul. Le temps résout 30% des problèmes et 30 autres % ont des alternatives. Alors, arrêtez de réagir trop vite.
- Travailler à partir de la source du problème.
Supposons que votre pneu soit à plat et qu’il ne se regonfle pas avec une bombe. Faut-il pour cela changer le pneu ? Peut-être est-ce votre bombe qui est périmée (Vérification simple : essayez la bombe de quelqu’un d’autre.)
Pensez aux « cinq pourquoi » des méthodes de résolution de problème. Vous découvrirez souvent que vous avez perdu beaucoup de temps sur des aspects erronés.
- Soyez pratique et empirique
Quand vous avez 8 à 10 h. de route à faire sous le soleil et dans la cohue, ne vous attendez pas à une route tranquille avec les arrêts prévus. Ouvrez-vous à votre bon sens et sortez du plan structuré dont vous avez rêvé. C’est quoi l’important ? Respecter le plan ou faire du voyage et des improvisations un moment de partage ?
Les carrières en ligne droite, cela eut existé. Maintenant, c’est rare. Alors, soyez philosophe. Regardez à 5/10 ans de quel environnement de travail vous rêvez et naviguez dans cette direction, quitte à louvoyez pour y arriver.
- Faites preuve de doute
Votre plus grand ennemi est l’excès de confiance en soi. Cela crée une vision étroite et vous rend aveugle à de meilleures solutions.
N’hésitez pas à partager avec d’autres (conjoint, amis, collègues, rencontres du moment). Peut-être ont-ils testé des solutions différentes qui peuvent vous ouvrir de nouvelles perspectives.
- Prenez du recul
S’il y a un bouchon ou toute autre difficulté sur la route, arrêtez-vous, buvez un café et repartez plus tard reposé, après avoir réfléchi s’il y a une alternative.
Faites de vos obstacles des opportunités. Facile à dire ? Regardez votre parcours professionnel : nombre de difficultés vous ont aidé (ou contraint) à vous remettre en cause. C’est souvent positif.
- Soyez organiser
Cela veut dire quoi ? De l’eau, de la nourriture, des jeux et une (rapide) étude des circuits routiers alternatifs. Une révision de votre voiture une semaine avant de partir est importante. Cela permet aussi de vérifier que la révision a été bien faite (à titre d’exemple, une fois on a oublié de resserrer des bougies et une autre fois de bien remplir le liquide de refroidissement).
Même si vous avez un plan A « béton », prévoyez toujours un plan B. Dans 70% des cas, vous vous en servirez.
- Planifiez bien, mais préparez-vous au pire.
Paris – Perpignan est un chemin simple, sans gros risques, mais avec de gros bouchons en perspective (voire des accidents). Alors, même si vous prévoyez un trajet en 8/9 heures, ne prenez pas d’engagement pour le soir même ou le lendemain, au cas où…
Une anecdote : j’ai accompagné une start-up qui avait construit un projet fort intéressant. Les dirigeants ont fait une conférence de presse pour présenter le projet et le retour (le jour même) a été très positif. Seulement, le lendemain et les jours suivants, plus personne n’en parlait et le projet est mort. Ce projet a été officialisé le 10 septembre 2001, la veille de l’attentat contre les tours jumelles de New York.
Bonne route.