Deux ans et trois mois plus tard

Voici une vidéo de l’université de Laval (Quebec) où un professeur de finances témoigne de son expérience de l’enseignement à distance.

A l’heure où tout semble reprendre un chemin du passé et où Elon Musk tance ses salariés : « revenez au bureau ou… au revoir », qu’en retenir ? 

Pour ma part, j’en ai retenu trois choses. 

La première est l’innovation pédagogique : revoir la durée de son cours, aller chercher des bouts de films, créer des capsules pédagogiques, … En bref, plein d’outils connus mais que par habitude et manque d’envie, nous n’avons pas pis le temps de mettre en œuvre. 

La deuxième est le courage de se montrer, de mettre en scène des petites tranches de vie personnelles et de se tourner un peu en auto-dérision. Voici le sachant descendre de son piédestal et se mettre au niveau de son public. C’est courageux, inhabituel et plus proche des attentes des jeunes générations.

La troisième, et peut-être la plus audacieuse, est de demander un feedback quasi permanent, à la semaine, et se remettre en cause dans ses comportements et son enseignement au fil de l’eau. 

Alors, je me demande finalement ce que nous allons garder de tout cela quand progressivement l’effet du tout distanciel s’estompe. Je ne parle pas seulement au niveau transmission de savoir, mais aussi à celui des réunions d’équipes et des projets transverses qui sont aussi des modes de transmission. 

Bien sûr, vous me direz, qu’au niveau du mode projet, il y a des consultants Agile qui œuvrent dans ce sens. Ce que j’en entends dire, c’est que si leurs apports en termes d’outils sont perçus comme utiles, l’esprit qui anime cette démarche n’y est pas toujours, du fait des pesanteurs hiérarchiques qui sont loin d’être agiles. 

Elon Musk, en demandant des travailleurs du savoir de s’aligner sur les travailleurs manuels, est-il dans le vrai ? N’y a-t-il, après le Covid, un fossé grandissant entre des mondes du travail et qu’il est illusoire de vouloir niveler le tout ? 

Après tout, dans le monde de l’automobile en général, et de Tesla en particulier, le travail à la chaîne façon « Les Temps Modernes » de Charlot a cédé le pas à des travaux en équipes autonomes, ce qui est loin d’être le cas dans les bureaux. 

Et chez vous, que reste-t-il de l’esprit du temps du Covid au niveau du management ?