Employabilité par le haut ou par le bas ?

Eloge du désordre qui nous fait parfois réfléchir

Le désordre a du bon. Parfois, des journaux qui traînent vous rappellent des messages diffusés il y a peu mais déjà oubliés. Nous venons, pendant une quinzaine de jours de vivre « médiatiquement » à l’heure des SDF. Loin de moi de rejeter ce débat ou de le caricaturer. Il y a un vrai problème du logement qui, malheureusement, ne se résoudra pas d’un coup de baguette magique. Des actions existaient, d’autres arrivent et je ne peux que souhaiter qu’elles réussissent. Des dernières actions annoncées à grand fracas par les médias, j’ai retenu : la constitution (droit au logement), les lois, des commissions, des médiateurs spécialisés…Bref, le haut décide et le « bas » va voir ce qu’il va voir.

Aujourd’hui, je range un de mes sacs et je tombe sur un journal du mois de décembre (l’année dernière, il y a si longtemps) et je lis ceci : « les pauvres en bonne sante ne veulent pas de charité. Ils n’en ont pas besoin. Les allocations chômage ne font qu’ajouter à leur détresse, elles les privent de leur esprit d’initiative et de leur dignité. » Vous avez trouvé ? Bravo ! Si non, en revoici une couche : « l’économie de marché est non seulement vecteur de profits mais aussi de solidarité. Une solidarité qui offre des résultats bien supérieurs à ceux obtenus par la technocratie qui n’est pas motivée par le profit et n’a donc aucune raison d’augmenter son efficacité ».

Je suis sûr que vous avez maintenant tous reconnu ce dangereux libéral qui serait brulé n’importe quelle place publique de France et de Navarre pour de telles idées sacrilèges s’il venait à mettre le pied en France. Car, bien évidemment, il n’est pas français, il est originaire du Bangladesh. Il s’agit de Muhammad Yunus, l’inventeur de la Grameen bank, prix Nobel de la Paix 2006 (phrases extraites de son livre : « vers un monde sans pauvreté »). Sa philosophie est à l’opposé de la nôtre. Nous l’avons encensé (du moins nos médias et nos hommes politiques) en décembre et en janvier nous revenons à nos chères habitudes.

Alors qui a raison ? L’employabilité est-elle à développer par le haut ou par le bas ?

Qu’en pensez-vous ?