En 2022, revenez au trivium

De l’antiquité au Moyen Âge, celui qui veut se former exerce son intelligence grâce aux arts. A l’époque, le mot « libéral » s’entendait dans le sens de ce qui libère le corps de tout travail du corps, à l’opposé des arts « mécaniques ». L’homme studieux échappe alors à la malédiction du travail qui frappe le paysan. 

Aujourd’hui le mot libéral a pris un tout autre sens : une doctrine libérale est une doctrine qui assigne à la vie humaine uniquement la recherche de l’intérêt et de tout ce qui peut la renforcer. Le libéralisme propose de pouvoir laisser les gens de vaquer à leurs affaires. Nous sommes loin de la recherche de la vérité.

Au Moyen Âge les arts libéraux étaient au nombre de sept, divisés eux-mêmes en deux catégories : le trivium et le quadrivium. 

Les études commençaient par le trivium qui regroupait la grammaire, la dialectique et la rhétorique. 

L’atteinte de la maîtrise de ces arts permettait d’entrer dans la sphère du quadrivium : la musique, l’arithmétique, la géométrie et l’astronomie. Des domaines d’apparence différents mais qui ont néanmoins des points communs : règles de la mesure, de l’harmonie, de l’ordre….

Les deux ordres, littéraires et scientifiques ne s’opposaient pas, ils se succédaient. Aujourd’hui, ces deux ordres sont distincts. Or, partager son savoir et/ou faire appliquer ses décisions relèvent de la dialectique et de la rhétorique. 

Les Anglo-Saxons l’ont bien compris. Avant d’apprendre un métier, ils passent trois à quatre ans à l’université, en sortant du Lycée, à étudier des matières diverses selon leur goût. C’est seulement à l’issue de cette période qu’ils postulent pour des écoles de droit, de médecine…

Alors, retour au trivium en 2022 ?