Est-ce que cela paye d’être à contre-courant ?

Warren Buffet, patron de Berkshire Hathaway, dirige un des fonds d’investissement les plus profitables. Avec 15 dollars investis en 1965, vous auriez aujourd’hui 100.000 dollars (99.985 dollars pour les puristes). Le taux de retour annuel est de 19% aujourd’hui.

Dans une période où les fonds d’investissement croulent sous l’argent et rachètent à tour de bras des entreprises qu’ils revendent quelques années plus tard après avoir serré les boulons, fait quelques investissements et géré à court terme, Buffet nous démontre toujours aujourd’hui qu’honnêteté, concentration sur son cœur de métier et une vision à long terme peuvent réussir.

Buffet part du principe que globalement, vous ne pouvez pas prendre plus d’une entreprise que la valeur créé. Sinon, vous tuez l’entreprise et démotivez les managers. La vision à long terme a ses conséquences :

  • Son fonds a une stratégie d’entrée, mais pas de sortie : l’important est que l’entreprise génère du cash
  • Cela passe par l’amélioration continue des opérations et donc un travail avec les managers pour que ceux-ci se sentent accompagnés et soutenus dans le long terme.
  • Les frais du fonds sont faibles pour maximiser le retour (petit effectif, des salaires dans la norme)
  • Les managers des entreprises accueillent bien le fonds puisqu’ils savent qu’ils seront accompagnés sur une longue période de temps.

Le fonds n’investit que dans des secteurs qu’il comprend. Cela fait qu’il n’a guère investit dans la Hi-Tech. A côté des opportunités ratées, il a passé sans encombre le mini krach du début des années 2000. Il se méfie également des instruments financiers complexes à la mode (comme les dérivés).

Cela ne l’a empêché de vivre des catastrophes comme le cyclone Katrina (celui qui a ravagé la Nouvelle Orleans) avec ses compagnies d’assurances. Mais ses réserves lui ont permis de passer tranquillement le cap, ce qui a été aussi une grande source de réassurance pour ses stakeholders. .

Les impôts payés sont consistants (4,6 milliards de dollars en 2006), assez pour financer la sécurité sociale américaine ou le budget gouvernemental de l’éducation.

Bref, un capitalisme de redistribution positif. Qui prendra la suite ?