Etes-vous A ou B ? Et votre entourage ?

Il y a une quarantaine d’années, deux cardiologues de l’université de Stanford (USA), les professeurs Friedman et Rosenman, constatèrent lors de l’étude de patients atteints d’infarctus du myocarde qu’une majorité d’entre eux avait un profil comportemental particulier. Ils distinguèrent les types « A » des types « B ». Est-ce important ? Sur le plan médical, par exemple, les « A » sont guettés par des risques cardiaques ; Sur le plan « vie en entreprise », cela vous permet de mieux comprendre les réactions de vos interlocuteurs, en rapport avec votre propre type.

Selon ces professeurs, les patients de type « A » ont un esprit de compétition très développé, s’impliquent plus dans leur travail, ont une conception du temps plus proche de la lutte permanente contre la montre, et souhaitent toujours en faire plus. Ils manifestent leurs émotions par de la colère et de l’agressivité. À l’opposé, les personnes de type « B » prennent les choses avec plus de recul, se donnent le temps de la réflexion. Ils manifestent leurs émotions par du repli sur eux-mêmes. Peu de personnes sont purement « A » ou « B ». Néanmoins, apprécier son positionnement sur une échelle de mesure permet d’apprécier son risque.

Selon les travaux de ces cardiologues, schématiquement, les réactions des « A » avec de la colère et l’injection permanente d’adrénaline dans leur organisme les mettent en grand danger de risques cardiaques. À l’opposé, les types « B » sont davantage guettés par la déprime. Cette approche a le mérite de la simplicité ; néanmoins, elle doit être pondérée par le sexe de la personne. Dans notre monde professionnel, hommes et femmes ne luttent pas à armes égales :

  • les femmes ont une charge de travail plus importante si on y ajoute la part de travail domestique (même si dans les nouvelles générations l’écart se réduit) ;
  • en entreprise, à poste équivalent, les femmes doivent souvent faire plus pour être reconnues ;
  • la pression et l’agressivité d’un univers encore assez masculin pèsent lourdement sur la sensibilité des femmes.

Dans ce contexte, avec une charge de travail plus forte et une pression accrue lorsqu’elles grimpent les échelons, les femmes ont plus de chances d’être stressées que leurs collègues masculins. Leurs formes de réaction diffèrent également. Au cours de l’évolution, les hommes ont eu tendance à développer des attitudes du style « combattre ou fuir » (« fight or flight »). Ils réagissent au stress par une production plus grande de l’hormone de stress « cortisol ». Les femmes réagissent par une activation d’une partie du cerveau principalement impliquée dans les émotions. Elles ont davantage tendance à répondre aux situations stressantes rencontrées en câlinant (par exemple en prenant soin des enfants) et en s’insérant dans des groupes sociaux (« tend and be friend »).