L’entreprise, paquebot ou sardine ? (3/3)

Mardi 12 juin, l’association des Anciens d’IBM organisait son 1Er salon du livre. Dans le cadre de cette manifestation une table ronde a réuni le soir un certain nombre d’IBMistes en activité chez IBM ou partis ailleurs. Bref, un panel d’âges entre 28 ans et 65 ans. Votre serviteur (non – IBM) assistait à cette conférence. Trois thèmes ont été abordés :

.Qu’est-ce qui a changé depuis 20 ans dans l’entreprise (en général) ?

.Quels impacts sur le management ?

.Les spécificités de la nouvelle génération

Aujourd’hui, quelques mots sur le 3ème sujet.

La jeune génération

Elle a trois mots dans la tëte : globalisation, dérégulation et digitalisation

Dans ce contexte, le salarié se comporte comme un vrai consommateur : il s’y plaît et se dépense avec énergie ou quitte ou, dernière solution il y fait le minimum s’il ne pense pas trouver autre chose ailleurs.

Dans tous les cas, c’est la fin de l’attachement : la jeune génération a trop vu autour d’elle des gens qui n’avaient pas démérité être débarqué.

Il y a quelques années encore, le jeune cadre avant avait un objectif : c’était réussir dans la vie (sous entendu professionnelle). Aujourd’hui, il pense que la vie professionnelle n’est qu’une vie parmi d’autres.

Et même dans ce cadre, il ne fait totalement confiance à son enccadrement. Il crée son propre réseau comme en témoigne le succès de « Blue Connection », le réseau des 30 ans d’IBM France, création spontanée de la base qui ne veulent pas rester isolé et veulent élargir leurs contacts. En 18 mois, ce réseau rassemble 600 adhérents !

Et dans votre entreprise ? Y-a-t-il un tel réseau (officiel ou non) ? D’ailleurs comment le détecter ?

Qu’est-ce qu’un tel réseau ?

De l’aveu même des animateurs présents dans ce forum, c’est à la fois :

  • Un contre-pouvoir
  • Qui est par nature infidèle ; infidèle à l’institution, mais aussi avec des membres qui lui sont infidèles et vont d’un réseau à un autre.
  • Où les responsables du réseau peuvent avoir tendance à reconstituer une mini-entreprise avec ses règles
  • Se bâtir sa propre idéologie.

Un contre-pouvoir, certes mais virtuel, fragile, insaisissable, d’où la difficulté pour le top management de bien l’identifier et de dialoguer avec eux. Cela semble précurseur d’un nouveau rapport de pouvoir entre « patrons » et « syndicats », avec des modes de rapport plus instable puisque le syndicat ne sait jamais si il est en ligne avec la base.

Le parcours d’un jeune va être de passer d’une entreprise à une autre, d’un job à un autre, voire de se bâtir leur propre parcours dans la vie (création d’entreprise…)

Pour terminer sur une note d’optimisme

Malgré tous les problèmes, il y a beaucoup d’optimisme chez les jeunes. L’optimisme est un mal contagieux. Il faut en propager le virus. Cela passe par redonner le plaisir de travailler. Mais attention, travailler ne veut pas dire « boulimiques du travail », mais plutôt passionné par leur travail. Un message pour les managers : les jeunes veulent des projets courts, qui développent leurs compétences tout en leur donnant le sentiment d’être utilisé créativement.

Le pain quotidien, n’est-ce pas ?