Le leader doit-il toujours avoir une vision ?

 Leader vision

La réponse à cette question est simple et double : « oui », parce que la définition même du leader est de montrer, la voie, le chemin ; « non », parce que cette définition héritée des années 80, est plus difficile dans un environnement très turbulent comme celui que nous vivons aujourd’hui. Il y a un paradoxe : les entreprises sont de plus en plus court-termistes, braquées sur les résultats et en même favorisent des formations au leadership (où la notion de vision est développée) plutôt qu’au management.

A quoi sert un leader, alors ?

Une étude internationale conduite par McKinsey souligne bien l’évolution de son rôle.

Pour 40% des répondants, il est un architecte, qui tenant compte de son environnement et des forces de son entreprise (ou service), facilite l’adaptation à un modèle de business adapté. Il est plus dans le moyen terme et met en valeur les pépites cachés dans les unités existantes (un peu comme un architecte faisant de la rénovation et tirant un meilleur parti de l’existant).   

Pour 20% des répondants, il est un mobilisateur, qui est le porte-parole de la vision de l’entreprise (suggérée par lui ou décidée par le PDG). Son action ne passe pas seulement par de grands discours, mais aussi par son implication dans les microdécisions qui forgent (et font évoluer) la culture de l’entreprise.

Pour 14%, il est un visionnaire qui voit ou sent là où il faut aller. Cela est particulièrement vrai dans les secteurs nouveaux, mais dans des secteurs à évolution plus lente, cela a son rôle. Je vous renvoie au livre « L’ocean bleu »  de Renée Mauborgne, où par exemple, les auteurs montrent la rupture du Cirque du Soleil dans un secteur traditionnel.

Pour 14%, il est la vigie (l’homme en haut d’un mât sur un bateau et qui prévient des dangers). Il perçoit les signaux faibles et les suit. Cela veut dire réseauter pour se construire des sources d’informations à 360°.  Ses messages, plus discrets, aident à sensibiliser les esprits.

Enfin, pour 12%, c’est un gestionnaire de fonds qui contribue à optimiser les ressources (savoir vendre une branche qui marche ou acheter une autre est un art). Le rôle peut être aussi bien celui d’un décideur que d’un conseiller de l’ombre qui suggère des choix clés.

Quel rôle jouez-vous en tant que leader ?   Cela va dépendre de trois facteurs :

  • Votre passé : un ex financier se verra plus e gestionnaire de fonds.
  • L’allocation des ressources dans votre entreprise : les budgets étant souvent reconduits à 90% de la même manière que l’année précédente, de quelle marge de manœuvre disposez-vous ? Pouvez-vous passer à l’action ou non ?
  • Les choix en termes de priorités de votre métier : si vous êtes au commercial ou à la finance, vous n’aurez pas le même rôle en tant que leader.

Le Leader (avec une majuscule) est mort. Vive les leaders !