Le marketing de l’après crédit

Il faut revoir nos schémas sur l’évolution de la consommation et de nos attitudes

Lors de mon voyage de la Toussaint dans le sud de la méditerranée, comme je me trouvais dans une ville qui m’était familière, j’ai constaté qu’il y avait de nombreuses constructions d’immeubles inachevées. J’aurais pu croire qu’ils étaient en construction, si les chantiers n’étaient pas vides. Les « locaux » m’ont expliqué que certains d’entre eux étaient dans cet état depuis deux, trois, voire quatre ans.

En fait, le pays est touché par une crise du crédit. Depuis le début de cette décennie, de nombreuses banques ont prêtées à guichet ouvert pour construire des immeubles, des hôtels… Malheureusement la consommation n’a pas suivi. Le pays a de plus en plus de riches, mais aussi de plus en plus de pauvres. La classe moyenne est laminée. En immobilier, seules les résidences de très grand standing fonctionnent. Le reste est trop cher pour une classe moyenne qui s’appauvrit. Bien plus, la concurrence de nombreuses autres destinations touristiques font que les hôtels en tirant leurs prix vers le bas sont incapables de rembourser leurs dettes. Seuls s’en sortent les groupes hôteliers qui ont des biens amortis. Le reste de la consommation est à l’encan. Vous trouvez de tout, mais à des prix souvent inabordables pour la population.

Les banques sont alourdies par les biens non payés. Peut-être risquons-nous une crise comme l’Argentine où les banques, un beau jour, ont confisqué les fonds des épargnants. Ce phénomène suscite deux réflexions :

  1. e premier est d’ordre économique. En France, avec un nombre croissant de personnes surendettées et les effets de la crise du subprime, ne risquons-nous pas à terme la même chose ?
  2. le deuxième est d’ordre marketing : comment gérer ses produits / services et leur marketing mix dans un tel univers ? Le marketing classique était orienté vers des marchés de masse pour la classe moyenne. Allons-nous vers des marketings de niche pour différents niveaux de besoins et de revenus ?

La réponse est oui, nous aurons l’occasion d’en reparler.