Ne marchez plus seulement sur la route !

La liberté, est-ce de suivre les routes ou de marcher à côté des routes ? En cette veille de fêtes, je vous souhaite de vous sentir libre d’aller où vous avez envie de porter vos pas et je prendrai comme exemple les Ghiliak.

Maintenant que nous savons que nous sommes tous en vie et que la fin du monde selon l’interprétation que nous avons faite des Mayas n’a pas eu lieu, je vous propose un texte extrait de mes lectures de la semaine. Il s’agit du livre d’Haruki Murakami (1Q84, collection 10-18, 2012). Il m’a fait découvrir les Ghiliak, un peuple qui vivait (vit encore ?) dans l’ile de Sakhaline à l’extrémité orientale de la Russie et qui a été décrit par Tchekhov (cité par Murakami).  »« Le corps du Ghiliak est robuste et trapu; il est de taille moyenne, petite même. Une taille trop élancée le gênerait dans la taïga. Il est sec et nerveux, dépourvu de téguments adipeux; on ne voit jamais de Ghiliak gras ou obèse. Ils sont vifs, avisés, gais, dégagés et n’éprouvent aucune contrainte en la société des puissants et des riches. Ils ne reconnaissent aucune autorité, il semble bien que la conception de « supérieur » et d' »inférieur » leur est inconnue. On peut évaluer leur difficulté à nous comprendre par le fait qu’ils n’ont pas encore tout à fait saisi à quoi sont destinées les routes. Même lorsqu’elles existent, ils continuent à voyager à travers la taïga. On les voit souvent aller en file indienne, suivis de leur famille et de leurs chiens… » (Extrait du livre tome 1) » Loin de moi de ressusciter le mythe du bon sauvage. Son rapport aux autres et notamment aux femmes n’est pas à reproduire. Toutefois, sa difficulté à interpréter le sens des routes m’a interpellé : pourquoi restons-nous sur des routes ? La facilité d’y marcher ne nous conditionne-t-elle pas à… y rester ? Cela m’évoque aussi la chanson de Michel Berger : « Il jouait du piano debout ». Je souhaite que 2013 vous permette de libérer votre potentiel et de sortir des routes et des sentiers battus.