Pouvez-vous mieux gérer vos priorités ? (épisode 7/10)

Nous avons vu la dernière fois qu’il n’était pas toujours facile du temps pour soi; Cela demande de la volonté et de l’anticipation. Cela n’est rien à côté du fait de savoir dire non. Que ce soit vis-à-vis de ses amis, de ses collègues, voire de sa hiérarchie, voilà une tâche redoutable : où trouver le juste équilibre entre se faire respecter et se faire apprécier.

De bonnes et moins bonnes raisons de ne pas savoir dire non

Diverses raisons peuvent nous pousser à accéder systématiquement aux demandes qui nous parviennent : notre rapport à l’autorité, la crainte des réactions négative, la peur de déplaire, les habitudes ou… de montrer de nous une facette non encore dévoilée. Dans leur ouvrage Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois montrent comment des personnes de bonne foi maintiennent la décision qu’elles ont prise (alors qu’elles pourraient en changer librement), quand ultérieurement elles réalisent qu’elle leur est préjudiciable. Ce « gel de l’expérience » nous colle à nos habitudes.

Prendre conscience de votre histoire

La première étape pour oser dire non consiste à reconnaître ses émotions. Lorsque nous n’osons pas refuser une tâche, nous nous racontons une histoire qui justifie à nos yeux notre position. Nous pouvons regrouper les types d’histoire selon quatre thèmes :

  • « Nous sommes tous victimes de ce système », qui se traduit par « Nous ne pouvons rien y faire. » L’attitude qui découle d’un tel raisonnement est le plus souvent la passivité ;
  • « Je travaille avec des imbéciles », qui sous-entend « Moi je suis un bon professionnel, mais pas eux. » Ce type d’histoire entraîne souvent de l’agressivité ;
  • « Je n’ai pas le choix », qui signifie « Ils ont raison, c’est leur droit. Je dois m’adapter. » Cette soumission peut se traduire par de la passivité, de la manipulation, voire de l’agressivité;
  • « Tout cela est positif, ils reconnaissent mes compétences. » Vous en retirez alors de la joie et de la fierté.

Êtes-vous assez lucide pour savoir quelle histoire vous vous racontez le plus souvent ?

Sortir de son histoire

Vous pouvez rester prisonnier de votre histoire ou au contraire en sortir, en passant par quatre étapes.

1. Repérez l’histoire que vous vous racontez Il vous faut pour cela identifier tout d’abord vos émotions (en prenant du recul pour distinguer les faits des émotions). Vous pourrez alors reconnaître votre part de responsabilité dans cette situation et enfin accepter le fait que d’autres puissent avoir un ressenti différent du vôtre.

2. Concentrez-vous sur les faits Que ce soit en réfléchissant ou en échangeant avec votre interlocuteur, partagez les faits en votre possession. Le questionnement et la reformulation peuvent être d’excellents outils pour comprendre le contexte de la demande. Cette clarification vous aidera par ailleurs à valider ou à infirmer le bien-fondé de votre histoire.

3. Partagez vos émotions Vous pouvez exprimer ce que vous ressentez, en parlant de vous et non de votre interlocuteur. Ce comportement, qui n’est pas habituel (nous avons plutôt tendance à reporter la faute sur l’autre) permet d’évacuer ses émotions sans agresser son interlocuteur. L’échange et la compréhension (si vous souhaitez communiquer sur le même plan) sont alors facilités.

4. Testez des solutions Une fois le but clarifié et les émotions exprimées, vous serez plus à l’aise pour proposer des solutions et être entendu.

Il existe de nombreuses autres alternatives au non, nous vous renvoyons au livre pour plus de détails sur ces méthodes alternatives.