Qu’entendez-vous ?

Lorsque vous transmettez du savoir, êtes-vous prêt à écouter votre apprenant ? Et lui, est-il prêt à entendre ?

Nous avons tous eu l’expérience lors de notre vie scolaire de ces enseignants qui nous gavaient comme des oies. Qu’en avons-nous retiré ? Parfois des belles découvertes, mais aussi souvent un rejet du sujet traité. Je vous ai parlé ces dernières semaines de l’importance de l’écoute, de savoir susciter l’envie et la joie de l’apprentissage. Voici, en illustration, un conte zen.

Un vieil homme décida de transmettre sa sagesse. Mais à qui ? Il fit donc savoir que tous ceux qui voudraient hériter de sa sagesse seraient les bienvenus à sa maison pour y juger de leur bonne disposition.

Quelques jours plus tard, trois candidats se présentèrent. Le premier était d’une grande érudition,  c’était un puits de connaissance.  Le vieux lui offrit à boire puis l’emmena dans sa cave. Une cave si profonde qu’il y régnait un absolu silence.  Il fit asseoir son visiteur au centre de la pièce et lui demanda : « Qu’entends-tu ? »

Le silence se fit très lourd le visiteur tendit une oreille puis les deux. Comme il n’entendait rien,  il répondit : « Rien ».

Ils remontèrent de la cave et le vieux demanda au candidat de l’attendre dans le jardin et il fit entrer le second candidat. Celui-là était un esprit remarquable. Il était capable, disait-on, de résoudre n’importe quel problème même le plus complexe.  le vieux lui offrit un peu d’eau et ils descendirent dans la cave ou régnait toujours le plus grand des silences.  Le vieux posa la même question :  « Qu’entends-tu ? »

Le candidat réfléchit,  réfléchit encore et comme il n’entendait rien, il finit par répondre : « Rien ». Ils remontèrent de la cave.  Le vieux demanda au candidat de l’attendre dans le jardin et il fit entrer le troisième. Ce dernier n’avait pas fait d’école estimable et il disait de lui-même qu’il avait souvent de la peine avec les affaires complexes. Mais il avait des yeux qui regardaient dans les autres.  Alors le vieux lui offrit de quoi se désaltérer et ils prirent  le chemin de la cave.

Au cœur du silence pour la troisième fois le vieux posa la même question : «  Qu’entends-tu ? ».  La réponse fut immédiate : «  J’entends en moi l’écho de ta question, j’entends en toi l’attente de ma réponse ».

Ils remontèrent de la cave.  Le vieux réunit les trois et prit la parole :  « Toi, dit-il, au premier tu es très savant,  toi  dit-il au second, tu es très intelligent mais c’est à toi, dit-il au troisième, que je lègue ma sagesse car toi seul est vraiment attentif ».

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