Qui sont vos blondes flashantes ?

Dans son dernier livre (éditions Leo Scheer, 2013), Serge Koster attire notre attention sur la double biographie d’Alfred Hitchcock : la biographie « réelle » de sa vie et celle liée à ces films et à l’aura de gloire qui entoure ses films. Comme il le dit très justement (page 68) : « Julien Gracq (in Entretiens, 2002) pose, après Proust, qu’il existe une biographie de l’écrivain distincte de celle de l’homme, qui a sa courbe, ses péripéties à elle, sans lien apparent avec les événements de sa vie, parce que les seuls éléments en sont les livres, écrits ou  manqués, et ce qui les a fait naître. »

Dans le cas d’Hitchcock, Serge Koster parle du rôle des « blondes  flashantes » (Grace Kelly, Kim Novak, Eva Marie Saint et  Tippi Hedren)  dans les films et la bio du cinéaste

Transposons cela dans la vie en entreprise : votre image, dans la tête de vos collègues, clients, fournisseurs, recruteurs…  est-elle liée à vous-même (avec vos qualités et défauts)  ou aux résultats (positifs ou négatifs) qui vous sont imputés (à tort ou à raison) ? L’image qui vous colle est-elle  celle d’une personne un homme qui a été au bon endroit pour hériter du succès d’une action (ou de son échec) ?

Cela serait sans conséquence si ces résultats ne vous marquaient pendant longtemps (pour le bien ou pour le pire).

Ainsi, quelqu’un qui aurait l’image d’un redresseur d’entreprise (à tort ou à raison) peut ne se voir proposer que de tels postes. De même, si le hasard des évolutions dans votre entreprise vous a fait évoluer vers un poste sans intérêt pour vous (et vos compétences), n’y a-t-il pas le risque d’avoir du mal à en sortir aux yeux des recruteurs ?

Alors, qui sont vos « blondes flashantes » ?

Comment écrieriez-vous honnêtement votre bio ?

Laquelle préférez-vous ? La « brillante »  (liée aux actions qui vous sont attribuées) ou la réelle ?