Transmettre challenge n° 39 Attention à l’effet Dunning-Kruger !


Le travail à distance et le sentiment d’isolement peuvent favoriser un sentiment de surconfiance en soi par le manque de feed-back. Quelles peuvent être les risques associés ?

Un histoire, tout d’abord : 1995, Pittsburgh, États-Unis. MacArthur Wheeler fait irruption dans une banque et se fait remettre de l’argent sous la menace d’un revolver. Mais bizarrement, il agit à visage découvert… et sent très fort le citron ! Identifié facilement grâce aux caméras de surveillance, il est arrêté le soir même. Pourquoi donc Wheeler ne s’est-il pas couvert le visage comme le font tous les braqueurs ?

C’est que le bandit croyait avoir une idée de génie : le jus de citron pouvant servir « d’encre invisible » pour écrire des messages secrets, il était convaincu que s’en asperger la figure pouvait permettre de se rendre… invisible aux caméras !

Ce fait divers intrigue deux psychologues, Daniel Dunning et Justin Kruger : comment peut-on être aussi sûr de soi alors qu’on n’y connaît manifestement rien ?

Pour trouver une réponse, les deux compères montent alors une petite expérience. Ils font passer des tests (sens de l’humour, grammaire, raisonnement logique) à des groupes de personnes et leur demandent ensuite de s’autoévaluer. Résultat : les gens qui ont le plus raté leurs tests sont aussi ceux qui estiment avoir le mieux réussi.

C’est « l’effet Dunning-Kruger », aussi appelé « effet de surconfiance » : quand on n’est pas compétent dans un domaine, on ne sait pas reconnaître cette incompétence… et on est même fortement tenté de surestimer ses capacités !

Ce « biais psychologique » peut aussi faire du dégât en entreprise. Par exemple, si par « effet Dunning-Kruger » des incompétents très sûrs d’eux obtiennent une promotion à la place de collègues compétents mais plus discrets, cela peut générer du stress, un sentiment d’injustice et de la démotivation au sein d’une équipe.
Bref, cela peut rendre les relations entre collègues aussi acides… que du citron !

Concrètement, il existe différentes façons de maîtriser l’effet Dunning-Kruger et de gérer les personnes qui surestiment leurs compétences et ont des difficultés à se remettre en question :

  • Faire des feedbacks réguliers à ses équipes et collaborateurs
  • Les aider à identifier leurs lacunes en s’appuyant sur des exemples concrets, pour les mettre face à leurs manquements et les amener à se corriger
  • Leur montrer en quoi d’autres alternatives ou solutions peuvent être plus efficaces et adaptées
  • Leur demander d’améliorer un point en particulier et encourager leurs progrès

Source : inspiré d’un article sur economitips.fr