recutement

Faites un CV à la Léonard de Vinci et vendez de l’avenir

Slate leonardoresumex
Que vous changiez d’entreprise ou postulez à un nouveau poste au sein de la vôtre, le CV est incontournable. Mais il y a CV et CV. Nombre de CV vendent les succès du passé. Mais votre recruteur veut du futur. Comment lui donner envie de vous recruter ? Voici, peut-être l’un des premiers CV puisqu’il date de 1482. Il n’a rien perdu de son actualité.
En 1482, Leonard de Vinci avait 30 ans et était artificier. Il cherche un emploi et écrit au Duc de Milan. En voici quelques extraits

«Ayant, très illustre Seigneur, vu et étudié les expériences de tous ceux qui se prétendent maîtres en l’art d’inventer des machines de guerre je m’appliquerai à révéler à Votre Excellence certains secrets qui me sont personnels, brièvement énumérés ici.
1° J’ai un moyen de construire des ponts très légers et faciles à transporter, pour la poursuite de l’ennemi en fuite. 

Lire la suite

Soyez authentique, mais pas trop !


Qui n’a jamais entendu ces phrases : « Soyez authentique ! Soyez vous-même ! Restez naturel ! »

Est-ce que cela paie ? Oui, sûrement. D’abord, parce que vous faites illusion 15 minutes peut-être, mais très vite le naturel revient au galop et gare au contrecoup. Votre interlocuteur peut vous en vouloir de s’être fait piéger. Ensuite, parce que même si vous avez obtenu ce que vous voulez (un contrat, un poste, …), est-ce vraiment adapté pour vous ?

Mais devons-nous être purement authentique ?  Oui, mais avec un bémol : que représente votre authenticité pour votre interlocuteur ?

Dans son livre « Le management expliqué par l’art » (Ellipses, 2013), Olivier Babeau explique les grands concepts du management  au travers d’anecdotes issues du monde artistique. Il écrit notamment ceci à propos de l’authenticité :

Vous connaissez sûrement la Vénus de Milo qui est exposée au Louvre. Si elle est souvent présentée comme un parfait exemple de l’art grec classique, vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’elle est doublement fausse :

  • Elle est tout d’abord une imitation des statues de l’époque classique (Vème avant JC), mais a été sculptée trois siècles plus tard. Il s’agit de la reprise d’un vieux classique avec des touches de modernisation, une sorte de « vintage » avant l’heure, à destination de clients intéressés par ce style modernisé (il y en a eu des centaines de copies à l’époque). Ce qui n’est pas « exact » aux canons classiques, c’est la torsion du corps, les plis des draperies et l’aspect dénudé.
  • La seconde erreur est son caractère dépouillé, sa blancheur. Or, à l’époque, les statues (et les monuments) étaient peintes. Il en était de même au Moyen Age avec les Cathédrales (ceux qui ont visité la sainte chapelle à Paris ont pu voir ce que cela donnait).

Cela veut dire qu’en art, le produit « authentique » n’est jamais repris tel quel, il est réinventé. En art, comme en marketing et … en recrutement, la vérité, l’authenticité n’ont aucune importance. Ce qui compte, c’est la manière dont les gens se représentent cette vérité. Les œuvres, comme les produits, sont des objets symboliques chargés d’une puissance d’association indépendante de leur authenticité.

Moralité : soyez authentique, mais pas trop !