Eloge de la pause

Vous entrez dans la période des migrations d’été. Cette période de grande pause ne doit pas vous faire oublier l’impérieuse nécessité de faire tout au long de vos journées des pauses régulières. Vous le savez tous et pourtant le rythme frénétique que vous vous imposez plus qu’il ne vous est imposé vous donne un sentiment de culpabilité quand vous vous arrêtez.

L’action est un tranquillisant : elle vous donne le sentiment d’être important…parce que débordé. Cela vous procure de la stimulation (adrénaline) et du plaisir. D’ailleurs, si vous voulez penser autrement, des idées négatives vous montent à la tête : « je vais perdre du temps, je vais être en retard et perdre le contrôle des évènements ». Prenez conscience pourtant que la concentration mentale est un muscle et que, comme tout sportif qui se respecte, un repos est nécessaire entre deux séances d’entraînement. D’ailleurs, cela s’illustre par une loi du temps, celle d’Illich (1926-2002) : « au-delà d’un certain seuil, la productivité du temps investi décroît puis devient négatif ». Si vous tirez trop sur votre concentration, celle-ci diminue et vous n’agissez plus que mécaniquement, puis vous enchaînez les accidents. C’est d’ailleurs un constat de l’application du « lean management » (méthode de recherche l’exécution la plus efficace possible) : la suppression des gestes et déplacements « inutiles » se traduit à la fois par une plus grande efficacité et un plus grand nombre d‘incidents », la personne concernée n’ayant plus de temps de récupération. Bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse avec de longues pauses entrecoupées de brèves séquences de travail. Quelques suggestions : * La durée optimale de concentration est d’environ 1h30. * Lors d’une pause évitez de rester statique : profitez-en pour vous dégourdir les jambes (aller à la machine à café, aux toilettes…). Les fumeurs ont un avantage : ils ont une raison de bouger régulièrement. * Soyez tourné vers les autres : la lecture des mails n’est pas une vraie pause. Par contre, des échanges avec des collègues vous permettent de faire le vide, à condition de ne pas parler boulot, ni de déranger ceux qui sont en phase de concentration. * Le nec plus ultra : la sieste. En Asie, elle est couramment pratiquée (les entreprises ont des salles ad hoc). Une variante européenne : la turbo-sieste qui fait l’objet en Suisse de pbulicités (TV, abribus…). Cette dernière est bien sûr tournée vers les conducteurs de véhicules, mais le conseil peut se généraliser (cf. http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=v2ki3lWqhv0).  » hreflang= »fr »> Au final qu’avez-vous à y gagner ? De meilleures relations sociales avec les autres, une meilleure condition physique et une plus grande efficacité.