Demain, il pleut ou il pleuvra ? L’impact du futur !

Keith Chen un professeur de l’université américaine de Yale a fait une étude sur le traitement grammatical du futur et a croisé cela avec le comportement économique. Le traitement du futur selon les langues expliquerait le comportement économique.

Dans son étude*, Ce chercheur observe que si certaines langues imposent obligatoirement l’usage d’un temps donné (le futur) pour l’avenir, d’autres ne le font pas. En français, nous devons dire « demain, il va pleuvoir ou il pleuvra ». Un germanophone peut simplement utiliser le présent : « demain, il pleut ». En finnois, le futur n’existe même pas.

L’hypothèse de Chen est que les locuteurs de langues ayant un futur ont une vision plus distante de l’avenir. Cela les conduit à moins se préoccuper d’un avenir qui semble plus lointain. Donc à moins épargner, … Keith Chen a alors fait des études statistiques sur toutes sortes de données entre habitants ayant des langues à futur obligatoire et les autres. Le résultat est sans équivoque : les personnes parlant des langues à futur obligatoire épargnent 30% de moins que ceux où le futur est facultatif ou inexistant. Ces mêmes écarts s’appliquent aussi bien sur la tendance à l’obésité ou l’usage de la cigarette (le risque étant perçu plus lointain, il y a moins d’auto-vigilance). Ces écarts n’existent pas ou peu dans des populations ayant même usage du futur.

Il est intéressant d’observer que nous oublions de plus en plus souvent le futur : « demain, il pleut » ne choque plus grand monde. Est-ce un moyen d’analyser les comportements en termes d’anticipation de vos interlocuteurs ?

Moralité 1 : la structure mentale imposée par la langue agit quelles que soient les valeurs.

Moralité 2 : oublions le futur et tout ira mieux.

 * The effect of language on Economic Behavior (etude de l’Université de Yale)