Les coachs se font coacher pour savoir qui ils sont

Avant le coach était l’entraîneur de basket. Aujourd’hui, il est bon ton d’avoir un coach pour son mental, son métier, son entraînement physique… Les médias parlent de coachs d’équipe, de projet, de familles, d’enfants, que sais-je encore ? Bref, nous sommes tous coachs à nos heures… Faisons le point : voici, extrait de FochusRH, un entretien avec Fadhila Brahimi, membre de l’ICF (International Coach Federation) sur les processus de certification des coachs se développent. Précision : je pratique le coaching depuis plus de dix ans et je suis moi-même adhérent à l’ICF et je milite pour un peu d’ordre dans ce métier.

Existe-t-il une définition claire du coaching, notamment pour les entreprises ?

À l’heure actuelle nous pouvons nous baser sur trois enquêtes réalisées par le Syntec (2004), la SF Coach (2005) et l’ICF (2006) pour savoir comment le coaching est perçu par les entreprises. Mais la difficulté de réaliser une enquête sur la perception du coaching tient au fait qu’il est très difficile d’identifier ce qu’est véritablement un coach. La plupart du temps les coachs exercent d’autres activités. Or, pour pouvoir réaliser une enquête il faut pouvoir identifier la cible. Les estimations se font par conséquent en interrogeant les membres des différentes organisations représentatives des coachs.

Il n’existe pas de référentiel métier pour le coaching. À l’heure actuelle on ne peut pas dire qu’il existe un métier de coach à proprement parler. Aucun titre ou diplôme ou certification n’est enregistré au CNCP (Conseil National de la Certification Professionnelle). Le coaching est pratiqué dans le cadre d’un cabinet de conseil ou un organisme de formation. J’ai constaté que les pages jaunes étaient incapables de renseigner sur le nombre de coachs en France. Apparemment, d’après l’ICF et la SF Coach, il y en aurait de 2000 à 4500.

Étant donné qu’il est très difficile de cerner ce métier, comment peut-on être sûr de la fiabilité d’un coach ?

Est-il véritablement un métier ou une posture ? Le coach se positionne entre le formateur, le manager, le psychologue et le consultant. Il y a certes des points communs entre tous les coachs mais il existe une pluralité de fondements et une diversité de pratiques. La seule homogénéité qui se dégage concerne les compétences comportementales et relationnelles telles que la conduite du coaching et le code éthique. Les organisations représentatives ont voulu aller plus loin que les seules compétences comportementales pour certifier le métier de coach. Elles se basent en général sur le volume d’heures d’activité, sur le volume d’heures de formation au coaching, et sur la supervision effectuée par un coach pair. Les processus de certification ne sont pas labellisés. La FFCPro (Fédération Francophone de Coachs Professionnels) s’est rapprochée de l’AFAQ, marque leader de certification et d’évaluation de compétences métiers, pour créer la norme Iso 17024 pour la certification des compétences des personnes pour ses membres.

L’ICF a également mis au point un processus de certification, qui reprend la norme 17024, mais au niveau international. Transparent, il permet de certifier les personnes mais également d’accréditer des organisations de formation. Pour la certification des personnes, un mémoire doit être fait au sein d’un organisme de formation et l’examen se fait par des pairs étrangers. La plupart des certifications est d’une durée de 3 ans. Le coach doit attester qu’il est toujours en développement personnel et professionnel : il doit travailler en permanence sur lui-même. La certification est astreignante et coûteuse, de 3 à 5000 euros par an.

Alors pour vous, qu’est-ce qu’un bon coach ?

Souvent, c’est inhérent à la personne elle-même. Il faut avant tout choisir une personne qui corresponde à ses attentes. Ce métier est basé sur la compétence de la personne, sur son savoir-être. J’adhère complètement au fait qu’un coach doit continuellement travailler sur lui-même. Métier de l’accompagnement, le coaching nécessite une remise en question permanente. Le coach doit lui-même être en mouvement et en accompagnement. Par ailleurs, un bon coach doit s’imposer des limites dans ses actions. Un coach ne peut pas être un coach pour tout. Il doit savoir définir ce qu’il est en termes de racine. J’étais responsable formation dans une vie antérieure, et aujourd’hui j’interviens dans les domaines liés à l’emploi et au management