Carrière : êtes-vous platonicien ou aristotélicien ?

Thomas Sowell (Stanford university) a longuement étudié l’importance respective des approches platonicienne et aristotélicienne… sur le plan politique. Ses études ont aussi une portée en termes de réflexion sur votre carrière et votre développement personnel.

Pour Platon, le perfectionnisme désigne la demeure des Dieux. Selon le fameux mythe de la caverne, nous avons la sensation de vivre dans un monde réel, mais nous nous trompons : tout se passe comme si nous étions enchaînés dans une caverne le dos tourné à l’entrée. Nous n’avons connaissance du monde réel que par l’intermédiaire des ombres projetées sur le mur de la caverne. A notre échelle (humaine), seule la pensée philosophique peut être parfaite.

Au contraire, Aristote professe une vision de la réalité qui ne contredit pas ce que nous percevons du monde extérieur. L’expérience sensible est indispensable à la connaissance de la vérité. Donc, si mon expérience contredit telle conception précise, c’est cette dernière que je dois rejeter et non l’inverse. Les partisans de Platon affirment donc qu’il y a une vision idéale de la nature humaine, qu’on ne peut la changer et qu’on doit tendre tous nos efforts (tant personnels que collectifs) pour nous conduire vers celle-ci.

A l’inverse, les adeptes d’Aristote soutiennent qu’on peut changer et améliorer la nature humaine. Chaque problème ayant sa solution, il est possible d’y remédier et de progresser. Dire « je refuse de perdre » ou « pas question de renoncer », c’est adopter une position platonicienne où vous accordez la primauté à une idée préconçue (« Je dois être cadre dirigeant à 40 ans ou j’aurai raté ma carrière »).

D’un autre côté, dire « je n’aime pas perdre, mais on ne gagne pas à tous les coups et je l’accepte » ou « je ne suis pas cadre dirigeant, mais ce que je fais me convient tout aussi bien », c’est se montrer aristotélicien et reconnaître la primauté de la réalité.

Le platonicien est plein d’idéaux, mais il risque, confronté à la réalité, d’être un perpétuel insatisfait à la quête d’un idéal inaccessible.

Etes-vous platonicien ou aristotélicien ?