Siddharta

SiddhartaSiddhartha est un roman philosophique d’Hermann Hesse (1877-1962) paru en 1922 en langue allemande. L’écrivain exprime dans ce livre son amour et sa sensibilité pour la culture, les croyances, les religions et les philosophies orientales auquel il est familiarisé grâce à sa mère, Marie Gundert, née en Inde, mais également aux multiples voyages qu’il accomplit en ces terres dans les années 1910

 » Quand tu jettes une pierre dans l’eau, elle descend vers le fond, par le chemin le plus court. Il en est de même quand Siddharta s’est proposé d’atteindre un but, d’exécuter un projet.

Siddharta ne bouge pas ; il attend, il réfléchit, il jeûne ; mais il passe à travers les choses du monde comme la pierre à travers l’eau , sans rien faire, sans bouger ; attiré par son but, il n’a qu’à se laisser aller, car dans son âme plus rien ne le pénètre de ce qui pourrait le distraire […]. C’est ce que les sots appellent un charme, qu’ils attribuent à l’œuvre des démons. Rien n’est l’œuvre des démons, car il n’y a pas de démons. Chacun peut être magicien et atteindre son but, s’il sait réfléchir, s’il sait attendre, s’il sait jeûner.

Quand on cherche, il arrive facilement que nos yeux ne voient que l’objet de nos recherches ; on ne trouve rien parce qu’ils sont inaccessibles à autre chose, parce qu’on ne songe toujours qu’à cet objet, parce qu’on s’est fixé un but à atteindre et qu’on est entièrement possédé par ce but. Qui dit chercher dit avoir un but. Mais trouver, c’est être libre, c’est être ouvert à tout, c’est n’avoir aucun but déterminé. Tu es peut-être un chercheur, mais le but que tu as devant les yeux et que tu essaies d’atteindre t’empêche justement de voir ce qui est tout proche de toi. «