mentorat

Demain, tous tuteurs ?

Les chiffres sont pourtant là : il y a plusieurs millions de chômeurs en France et les entreprises ont du mal à trouver du personnel. Le levier : le tutorat.

Prenez l’exemple de la restauration. Dans un article de Nord Littoral, les professionnels se lamentent :  «  On a l’avantage de proposer du travail en permanence, pour n’importe quel niveau de qualification et dans tous les styles de restauration, sur des temps partiels, des temps complets, certains avec des horaires qu’en semaine, ou seulement le week-end  », Lire la suite

Vous êtes introverti ? Ce n’est pas si grave…

Blog semaine 23 bis introversionLes mots ont plusieurs sens : le sens originel, le sens scientifique, le sens « populaire »…Le mot « introverti » fait partie de ceux-ci. Comme le souligne Brice Louvel dans un article sur Science Post, article lui-même repris de Business Insider, la plupart des gens associent l’introversion à une nature calme et solitaire. Mais être introverti n’a rien à voir avec le fait que vous aimiez passer du temps avec d’autres personnes. La différence entre introvertis et extravertis est d’ordre biologique (et cette approche est reprise dans les typologies comportementales comme le MBTI ou Arc en Ciel). Je vous renvoie par ailleurs à un ebook que j’ai écrit sur le sujet : « je suis introverti et je me soigne ».   Alors, si vous devez partager avec vos proches, amis, collègues… prenez cela en compte.  Lire la suite

N’acceptez plus un objectif SMART !

Blog semaine 12 Smart
Depuis de très nombreuses années, il est enseigné qu’un bon objectif est SMART : Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et avec un Temps déterminé.

Nous pouvons épiloguer longtemps sur ce que sont les notions d’Atteignable et de Réaliste (selon que vous soyez celui qui fixe l’objectif ou a à l’atteindre).

Plus globalement, cette approche est quantitative. Elle suppose comme préalable qu’un chiffre atteignable est mécaniquement motivant.

Comme le fait remarquer très justement Marius Bourgeoys, un confrère canadien, SMART ne prend pas en compte deux facteurs : Lire la suite

Comment développer des réflexes communs ?

AllblacksVous souhaitez que vous, vos collègues et / ou vos collaborateurs développent des réflexes communs d’entraide, de gestion des priorités, de service au client… voici les leçons à en tirer de la victoire des all Blacks lors de la coupe du monde de rugby.

Il a fait l’Italie, l’Afrique du Sud, l’Ecosse puis la France. Philippe Doussy, le coach de Grenoble, en Top14, explique pourquoi les All-Blacks (et plus généralement les équipes du Sud), sont plus doués techniquement que le reste du monde.

« Il ne faut pas croire que les All Blacks sont nés avec un don. Les Blacks, ils répètent et ils automatisent un geste en essayant de l’améliorer en vitesse d’exécution.

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Vous avez dit « Feedback » ?


L’anthropologue Gregory Bateson a passé de nombreuses années à étudier les structures de communication des dauphins et des marsouins. Le centre de recherches avec lequel il collaborait présentait régulièrement au public des spectacles utilisant les animaux observés – parfois jusqu’à trois par jour. Il fut décidé de tester leurs comportements et leurs changements en fonction de diverses incitations (avec en prime, un poisson). On observa que le dauphin créa de lui-même de nouveaux comportements même sans stimuli. Comme pour un bon mentor, la mission de l’entraîneur du dauphin n’est pas de « conditionner » des comportements spécifiques, mais plutôt d’amener le dauphin à être créatif au sein de son propre ensemble de comportements.

Le succès de l’entraîneur est basé sur sa capacité à « faire émerger » ou libérer la créativité du dauphin. L’entraîneur du dauphin est dans une relation intense avec le dauphin – et le succès de l’entraîneur dépend du maintien de la qualité de cette relation. Une communication relationnelle ne passe pas par des « stimuli » et des « renforcements » objectifs mais plutôt par des messages et méta-messages sur 1) l’état et le statut des êtres impliqués dans la relation; 2) l’ensemble des contextes dans lesquels tant la tâche que la relation se produisent et 3) le niveau de messages envoyés.

Par exemple, imaginons une personne ayant effectué une présentation de sa vision et de sa mission. Lorsque la personne a terminé cette interaction, un membre du groupe dirait : « J’ai observé que tu créais continuellement un contact oculaire avec les membres du groupe (sifflet), et cela facilitait le sentiment d’appartenance à la même équipe (poisson). »

Donc, la forme de base du feed-back contient toujours les deux éléments-clés :

  • Ce que j’ai observé : …
  • Ce que j’ai apprécié : …

Les gens sont également invités à donner des « cadeaux » ou des « poissons non mérités » sous forme d’encouragements ou de commentaires positifs sans relation avec la tâche. Par exemple, une personne pourrait dire à une autre « J’apprécie ton engagement dans la congruence et l’intégrité ». Ou « Merci pour ton soutien et tes encouragements ». Ce type de message est principalement focalisé sur l’individu et la relation. Son but est de renforcer la sensation de rapport entre les membres du groupe.

Il convient de noter que ce processus ne comprend pas de feed-back négatif ou « correctif ». L’accent est mis sur ce que la personne fait et qui fonctionne bien. Dans notre exemple du dauphin, l’entraîneur ne jette jamais de « poisson pourri » au dauphin s’il n’apprécie pas ce que celui-ci accomplit. Il n’impose jamais aucune forme de punition ou de conditionnement négatif. Au lieu d’un feed-back négatif, tout ce que le dauphin reçoit, c’est une absence de coup de sifflet ou de poisson, sauf s’il effectue quelque chose de nouveau.

Les présuppositions de cette méthode de feed-back sont : « Vous êtes dans un contexte sécurisant d’apprentissage. Vous pouvez être curieux et créatif et vous créer des défis. Votre niveau de capacité de croissance et d’apprentissage dépend de votre propre initiative. C’est bon d’essayer de nouvelles choses et de faire des erreurs. Rien de mauvais ne vous arrivera si vous ne faites pas parfaitement la première fois ce que vous voulez faire. Vous serez guidé par un feed-back concret et soutenant. Ce qui importe le plus, c’est que vous donniez le meilleur de vous-même. Vous ne serez pas critiqué si vous ne faites pas « comme il faut »; parce qu’il n’existe pas de comportement « comme il faut ».

Il est donc important d’explorer continuellement de nouveaux comportements et de développer votre propre conscience, votre propre flexibilité et votre propre maîtrise. »

Lire tout l’article dont j’ai extrait ces quelques lignes  ? Source : http://www.ressources.be/articles/la_parabole_du_dauphin

 

La famille change… et l’entreprise ?

En cliquant à la base de la vidéo,vous pouvez afficher les sous-titres en Français.

Vineet Nayar est le PDG de HCL Technologies, une multinationale indienne de services informatique. Depuis 2005, il a transformé de fond en comble cette entreprise. Son livre relate son odyssée pour y parvenir et pose de nombreuses autres questions, comme celle de la comparaison du modèle familial et du mode de management en entreprise.
Un extrait
Tous les matins, en partant au travail, nous nous préparons à nous conformer aux pratiques et aux règles non écrites du travail :
•Méfie-toi de ton supérieur,
•Ne te laisse pas trop émouvoir par quoi que ce soit
•Souviens-toi, ça n’a rien de personnel ; c’est seulement du business.
Ces comportements nous viennent tout droit de l’âge industriel quand les structures ressentaient le besoin de se protéger au travers de méthodes « commandement et contrôle ».
Les familles ont, elles aussi, fonctionné sur ce mode autrefois. Ces dernières décennies, pourtant, ont vu changer considérablement les familles. Les parents veulent être les amis et les mentors de leurs enfants. Ceux-ci veulent qu’on leur fasse suffisamment confiance. Les meilleures familles sont celles qui ont une culture de la confiance. Si celle-ci n’existe pas, il y a souvent des conflits entre les parents et les enfants et entre les parents eux-mêmes.

Il conclut (cette partie) en se demandant si les entreprises ont su, elles aussi, créer le même genre de confiance qui règne dans les familles les plus fortes et ainsi évoluer.

Vous pouvez peut-être vous dire que les modes d’organisation se sont assouplis, que les unités de travail sont plus petites et que le mode projet est devenu la norme. Si la forme y est, est-ce le cas du fond (la confiance) ? Est-ce que le mode centralisateur et directif à la française (avec sa part de paternalisme) a changé ? L’exemple vient-il d’en haut ?

Libre à vous, selon vos situations, d’y répondre. Pour ma part, en tant qu’observateur extérieur de nombreuses entreprises, j’estime, qu’en général, les messages sont bien diffusés, mais l’exemplarité (not. Du haut de la pyramide) n’est pas de mise.

Peut-être que ceci explique en partie la démotivation grandissante des salariés.

Comment mesurer alors la confiance ? C’est ce que nous aborderons la semaine prochaine

Carrière : sachez tirer parti du mentorat

Le mentorat se développe de plus en plus. Ce qui a toujours existé de manière informelle (le maître et ses disciples, le leader et son aéropage) prend une forme officielle avec des politiques d’entreprise qui favorisent cette relation.

La notion de mentor se distingue de celui du coach. Disons en simplifiant que le coach a une relation professionnelle avec le coaché et celle-ci se définit par un certain nombre de séances et l’existence d’un objectif clair.

Le mentorat est une relation plus informelle de support, Le mentor transfère du savoir et du savoir-faire au mentoré dans le cadre de son développement professionnel. Le mentor donne son avis en réponse à des demandes du mentoré (ou lors d’observations de situations concrètes). Ces demandes peuvent porter aussi bien sur des aspects techniques que relationnels (exemple : les modes de rapport avec d’autres services) Le mentor joue un rôle de modèle pour le mentoré. La notion d’accompagnement dans le temps et de mesure de résultats est plus informelle et souvent plus longue.

Les mentorés choisissent souvent leur mentor parmi des gens d’expérience qui n’ont  pas de relation hiérarchique avec eux, ce qui lui donne une grande indépendance. Il peut s’agir d’un ancien professeur, d’un ami plus expérimenté ou d’un cadre de leur entreprise. Il est à noter que le mentorat est souvent perçu comme un accélérateur de carrière.

Que vous soyez mentor (potentiel) ou futur mentoré, comment définir les compétences attendues d’un mentor ?

Une relation de mentorat fait appel à quatre composantes : le développement des compétences en accord avec la personne,  un support adapté aux personnes et aux situations, la confiance et .l’autonomisation.

Les caractéristiques de la relation sont :

  • Le mentor vise par cette  relation privilégiée avec le mentoré, à lui donner la mesure de son potentiel.
  • Son mode de relation contribue à développer la confiance en soi du mentoré.
  • Il saisit toutes les occasions pour développer les compétences du mentoré (savoir, savoir-faire, savoir être).
  • Il utilise aussi bien l’apprentissage par l’exemple que celui par l’erreur pour faire évoluer le mentoré.

Même si la relation mentor-mentoré est plutôt informelle et laisse souvent l’initiative au mentoré, il est important de bien la clarifier en amont sous la forme d’un contrat afin que le contexte et son contenu  soient clairs.

La notion de contrat est ici à prendre au sens de l’analyse transactionnelle. Un contrat est « un engagement bilatéral explicite en vue de réaliser une action bien définie » (Citation d’Eric Berne, psychiatre américain (1910-1970, fondateur de l’Analyse Transactionnelle). Ce contrat détermine les objectifs et les modalités du déroulement. L’assentiment du mentoré à ces règles est une condition indispensable pour commencer à travailler ensemble.

Une des premières actions du mentor avec son mentoré est donc d’établir un contrat. Il peut être :

  • bilatéral (entre vous et le mentoré), et préciser ce que chacun donne et apporte ;
  • ou triangulaire, si la DRH ou un hiérarchique du mentoré vous confie une mission en ce sens.

Extrait du livre « Former, mentorer, tutorer » de Gérard Rodach et Dominique Szulka (ESF, 2013)