urgence

La résilience de l’organisation est-elle encouragée ?

resilienceLa résilience est à l’origine un phénomène physique : la capacité d’un objet à reprendre sa forme initiale après un choc (imaginez une bille d’acier qui tombe sur une tôle ou un élastique que vous relâchez après l’avoir étiré). Elle est passée dans le vocabulaire psychologique après des travaux de Werner et Smith à Hawaï lors de la seconde guerre mondiale (pourquoi certains enfants avaient la capacité de rebondir après des situations personnelles difficiles et d’autres non). En France, c’est Boris Cyrulnik qui l’a popularisé.   Lire la suite

A la reconquête de notre temps

malevil

Robert Merle (1908 – 2004) est un écrivain français connu pour certains de ses romans comme Week-end à Zuydcoote (prix Goncourt 1949). Ici, dans « Malevil », il imagine qu’une guerre atomique surprise dévaste la planète, et dans la France détruite, un groupe de survivants s’organise à la campagne.

Nous sommes très occupés et pourtant rien ne nous presse. Le rythme de la vie est lent. Chose bizarre, bien que les journées aient le même nombre d’heures, elles nous paraissent infiniment plus longues. Au fond, toutes ces machines qui étaient supposées faciliter notre tâche, autos, téléphone, tracteur, tronçonneuse, … elles la facilitaient, c’est vrai. Mais elles avaient aussi pour effet d’accélérer le temps. On voulait faire trop de choses trop vite. Les machines étaient toujours là, sur vos talons, à vous presser.

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Qui veut tuer la motivation des collaborateurs ?

 

Dans nombre d’entreprises, les Chiffres d’Affaires sont stagnants, voire en baisse, les dépenses d’investissement coupées et les hausses de salaire limitées à un ou deux pour cent. Bref, pas facile d’être manager et de motiver son équipe sans perspective de nouveaux projets et de gains en retour. Bien plus, la tendance est à la réduction des effectifs, d’où  une injonction paradoxale : faire plus, mieux, plus vite, le tout avec moins d’effectifs… sans gagner plus, voire moins (avec la baisse de l’intéressement).

Remarquez, tout le monde n’est pas perdant : les grands groupes, dans l’ensemble, se portent bien, grâce aux ventes sur d’autres marchés et la non-harmonisation fiscale à travers le monde, ce qui leur permet de gagner plus d’argent.

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Lire plus vite, très vite, et après ?

 

Spritz (www.spritzinc.com/about/) a lancé une solution de lecture rapide qui vous permet de lire au moins deux fois plus vite. Vous pouvez ainsi passer de 250 mots / minute à 500 mots/ minute, voire 1.000 mots : minute ! Des livres de 300 pages peuvent être ainsi lus en un peu plus d’une heure !

Rien de nouveau sous le soleil, me diriez-vous. Les techniques de lecture rapide existent depuis longtemps et peut-être vous-même, avez suivi des stages à l’université ou dans votre entreprise.
Ce qui est nouveau, c’est que cette technologie va être intégré par Samsung dans son smartphone Galaxy S5 et sa montre Gear 2.
Comment cela fonctionne : concrètement, cette start-up a mis en place une solution qui se débarrasse du balayage oculaire et qui permet de faire défiler les mots de manière beaucoup plus rapide. Conséquence : le temps de lecture sera beaucoup plus réduit.

Spritz se base sur le concept de « la position optimale de reconnaissance » (optimal recognition point). En clair, présentés les uns après les autres, les mots peuvent ainsi être lus sans le moindre mouvement des yeux et sans aucune manipulation. Ce qui aurait pour conséquence un gain de temps car c’est le balayage du texte qui prendrait le plus de temps.

Comme le montre la vidéo ci-dessus, l’application fait défiler les mots à la vitesse choisie : vous avez juste à concentrer votre regard (alors que dans les méthodes classiques, c’st vous qui balayez la page d’une certaine manière).

Donc transposé sur votre smartphone, ce n’est plus vous qui faites l’effort, mais la machine.

Est-ce un progrès ? Oui, si vous recevez une masse de documents que vous devez parcourir ; non, parce que si votre esprit assimile des mots, en arrive-t-il à comprendre le sens, le fil directeur et à analyser ?
En poussant plus loin le raisonnement, pourquoi passer 1H30 ou 2 heures à regarder un film quand nous pourrions le voir en 40’ en accéléré ?

Cela demande une réflexion de notre part sur deux points :
1.Qu’est-ce qui mérite chez vous réflexion et une prise de recul ? Savoir prendre son temps d’analyser, soupeser les mots…
2.Le progrès n’est bon que si vous l’utilisez à bon escient : pourquoi cette technique est applicable ou non ? A titre d’exemple, près de 70% de nos mails sont d’intérêt faible ou nul pour notre pratique professionnelle. En voici une bonne utilisation, à condition d’avoir fait un tri préalable.

Vous voulez tester la grande vitesse en lecture ? Allez sur http://www.spreeder.com/
Vous pouvez, dans l’écran qui s’affiche coller le texte que vous voulez (par exemple cet article), puis choisir en bas de l’écran (settings) la vitesse de défilement.

Aimez-vous l’urgence ?

Cette semaine, un extrait du livre de Benny Barbash : « My first Sony » (Points)

C’est grâce à ma grand-mère que je compris qu’il existait un rapport entre le temps et l’air. Premièrement, ils sont tous deux transparents et deuxièmement, ce qui est bizarre avec les deux, c’est que l’on ne se rend pas compte de leur présence, alors que lorsqu’on n’en a pas, on s’en rend compte et comment ; lorsqu’on n’a pas de temps, le matin par exemple, tout le monde se dépêche et Maman crie qu’il n’y a pas de temps. Lorsqu’on n’a pas d’air, comme lorsqu’on fait une compétition de plongée dans la baignoire, on étouffe. Et encore un exemple qui illustre le rapport entre l’un et l’autre, c’est que quand on n’a pas de temps, on commence à se dépêcher et à courir pour rattraper le temps perdu, mais du coup, on s’essouffle et en fin de compte, on finit par arriver à l’heure, mais à bout de souffle.

Il n’y a rien de plus reposant…à court terme que de courir après le temps et l’urgence. En effet, cela nous évite de prioriser nos activités et par là-même d’être clair sur nos objectifs. Imaginez que nous le soyons : non seulement nous devrions concentrer sur ce qui est important (mais pas forcément plaisant pour nous), mais en plus, nous devrions accepter de renoncer de plein gré à faire plein de choses.

 L’urgence répond à notre besoin profond : vouloir tout faire, satisfaire tout le monde et prouver (à nous-mêmes et aux autres) que nous sommes réactifs. Bien sûr, nous aurons répondu à dix mille demandes variées, lu tous nos mails et… omis de faire l’essentiel (à savoir nos tâches de fond), mais qu’importe : la peur de se tromper (en ratant LE mail qu’il fallait avoir lu) et celle du jugement  (« on ne peut pas compter sur vous », « comment ? Vous n’êtes pas au courant ? ») suffisent à nous dissuader à nous poser les bonnes questions.

Et puis, il est de bon ton de courir… comme les autres. Dites à votre entourage que vous savez prendre du recul et  triez vos priorités et vous serez silencieusement qualifié de pantouflard et d’apathique. Sales maladies !

Remarquez, rien de tel que l’été pour y repenser : est-ce que, durant les mois passés,  nous avons été plus loin en courant ou cela cache-t-il la peur du vide ou de l’ennui ?

Peut-être, d’ailleurs, que vos activités durant les vacances ne vous laisseront pas le loisir (ou vous éviteront) de vous poser de telles questions.