Casser ses peurs

trilogie sale havane« Pendant des années et des années, j’ai essayé de me dégager de toute la m… qui s’était accumulée sur moi. Et ce n’était pas facile. Quand on a passé ses quatre premières décennies à être le gars docile, à l’échine souple, qui gobe tout ce qu’on lui raconte, il devient quasiment impossible d’apprendre à dire « non ». Mais moi, je parviens toujours… enfin, presque toujours à obtenir ce que je veux. Tout ce qui compte, c’est de désirer quelque chose. Quand tu éprouves ça, fortement, tu es déjà sur le bon chemin.    

A quarante ans, il est encore temps de laisser tomber la routine, l’angoisse aussi stérile qu’envahissante et de commencer à vivre autrement. Seulement, presque personne n’ose franchir le pas. Continuer la même chose, jusqu’à la fin, c’est plus rassurant. J’avais trois options devant moi : m’endurcir, devenir dingue ou me suicider. Le choix était facile : il fallait que je m’endurcisse » (Extrait du roman de Pedro Juan Guttierez, Trilogie sale de La Havane, collection 10/18)

L’association des Anciens de L’Insead a organisé dernièrement une conférence sur la résilience.

Pour les orateurs, la résilience, c’est de « ne pas rester prisonnier de son adversité, du système dans lequel on s’enferme ». Cela consiste à casser ses peurs, oser prendre des risques. La résilience ne s’applique seulement aux personnes qui sont confrontées à une situation nouvelle souvent perçue comme difficile, mais aussi ceux qui, à l’issue d’une longue maturation, en viennent à ne plus supporter la situation présente.

La résilience passe d’abord par une dimension personnelle.

Cela suppose d’abord bien se connaître et se reconnecter avec soi-même. Nous n’utilisons que 20% de nos compétences et nous ne savons pas toujours tirer parti de notre richesse intérieure.

La deuxième clé est de s’entourer de gens compétents (que ce soit des mentors ou des coachs) pour prendre conscience de sa situation et en sortir par le haut (regagner l’estime de soi…et des autres, se projeter dans le futur).

La troisième clé (qui marque le terme du processus) est de se sentir plus fort qu’avant.

Ce n’est pas une question d’intelligence, mais d’honnêteté avec soi-même et de remise en cause. Certains y parviennent plus facilement que d’autres (les femmes seraient plus aptes à se remettre en cause, dixit les orateurs), quand d’autres répètent inlassablement les mêmes erreurs.