Séjour au centre de vaccinations d’Air France
Partant dans quelques jours, j’ai été au centre de vaccinations d’Air France, près des Invalides. Arrivé en début d’après-midi, il y avait déjà beaucoup de monde (ouverture de 9 à 17 heures), installé confortablement dans une grande salle climatisée. Un accueil aimable, remise d’un numéro et annonce que j’aurais à attendre « une grosse heure » (j’ai attendu 2h30). Je me trouve une place, m’installe et sort des documents à lire (j’avais prévu !). Je ne connais personne, mais comme tout le monde j’observe en l’air (pour surveiller le tableau d’appel es numéros) et autour de moi. Des gens de tous les âges, originaires de nombreux continents sont installés et vaquent à leurs occupations : bavardage, lecture, téléphone… 1er stade du groupe : il n’existe pas, un conglomérat de personnes diverses qui n’ont rien de commun, si ce n’est, ici de venir se faire piquer. Les numéros avancent lentement. Je suis arrivé, le « 83 » était affiché, au bout d’une demi-heure, nous en sommes au 90 et j’ai le 143 ! Mais, bon, comme ils continuent à accueillir les gens, je me dis que cela va s’accélérer. Pas le style de maison à travailler jusqu’à deux heures du matin.
Et puis, tout doucement, le groupe se constitue, en partant des milles et petit rien qui font la vie quotidienne. Ma voisine a le guide du Routard du Népal, mon voisin, en face explique à ses enfants qu’ils vont être vaccinés contre la fièvre jaune, ceux qui vont au toilette ou cherche un café demandent aux autres de surveiller leurs affaires. Le premier stade est franchi, le groupe, c’est le « U » dans lequel je suis installé.
La deuxième étape commence : contre les autres. Notre groupe réagit aux bruits divers et variés (conversation, téléphone, enfants qui chahutent) en provenance des autres « U » et tout le monde se regarde d’un air de se dire « on est quand même mieux ici ».
Cela permet le passage à la troisième étape : des sous-groupes conviviaux se constituent au sein du groupe. Cela fait maintenant 1h30 que j’attends. Un ou deux appelés dans mon groupe salués par les « Anciens » : « bravo ! Vous l’avez mérité au bout de trois heures d’attente! ». Et puis soudain le mouvement s’accélère (pas chez Air France) et de plus en plus de gens partent dans mon « U » remplacés par des nouveaux qui vont à leur tour passer la cérémonie d’initiation d’entrée au groupe.
Arrive la quatrième étape (pour moi) avec les départs des derniers « connus » du groupe, puis c’est mon tour, pas fâché de bouger un peu. Je vois que les « nouveaux » se rassemblent petit à petit et la vie continue.
Curieux, on peut vivre longtemps sans connaître son voisin de palier. Ici, dans un lieu impersonnel, vous en apprenez plus sur les gens qui vous entourent qu’en quelques années dans un immeuble. Peut-être faudrait-il obliger les gens à changer de logement plus souvent pour favoriser la communication.
Et dans votre entreprise ? Avez-vous élargi votre cercle de connaissances cette dernière année ?