Savoir pardonner

Dans un monde professionnel où les chocs avec d’autres sont nombreux, devons-nous être rancunier ou savoir pardonner ?

A titre privé ou professionnel, nous nous sentons offenser par des actes, mots ou attitudes d’autrui. Il peut s’en suivre de la colère, de la rancœur, un envie de revanche….que sais-je encore. Cela n’est ni très beau, ni très moral, mais peut-être simplement humain.

Le sujet est d’actualité : une étude conduite au Canada a révélé que les deux principales sources d’insatisfaction au travail étaient d’une part l’épuisement provoqué par les exigences de la tâche et les conflits interpersonnels. Auparavant, les tâches étaient suffisamment segmentées et autonomisées : les salariés avaient peu de rapport. Aujourd’hui, les modes d’organisation font que nous sommes constamment en « confrontation » sur des délais, des objectifs, des budgets… avec d’autres collègues. Il en résulte moult conflits qui, à leur tour, entraîne un sentiment d’offense (des fois, nous sommes l’offenseur, d’autres fois l’offensé)

Un de mes amis m’a raconté l’histoire suivante. Un jour, devant un groupe, il parlait du fait d’apprendre à pardonner les offenses qui nous sont faites à titre personnel ou professionnel. Le jour suivant, une femme lui a téléphoné, apparemment très contrariée par ses propos. Elle lui a raconté comment 10 ans auparavant, son mari l’avait quittée pour une femme plus jeune qu’elle. De ce fait, elle avait dû élever deux enfants, toute seule, pendant ces 10 dernières années. En colère, elle lui a demandé « et vous voudriez que je lui pardonne pour ce qu’il nous a fait? »


Il lui a dit, « oui, je voudrais que vous le pardonniez. » Ce qui ne veut pas dire l’excuser, ni trouver acceptable ce qu’il a fait ; mais le pardonner serait aussi une manière de dire que quelqu’un qui a fait ce qu’il vous a fait, n’a aucun droit d’occuper votre tête, pas plus qu’il n’a celui d’occuper votre maison. Pourquoi donnez-vous à un homme tel que lui, le pouvoir de vous transformer en une femme amère et vindicative ? Il ne mérite pas d’avoir ce pouvoir sur vous. »


Le pardon n’est pas une faveur que nous faisons à la personne qui nous a offensés. C’est une faveur que nous nous faisons, en balayant de nos esprits les pensées et les souvenirs qui nous entraînent à nous voir comme des victimes, et qui rendent nos vies moins agréables. En y réfléchissant, nous n’avons pas le choix quant à ce que les autres nous font subir, mais nous pouvons toujours choisir la manière de répondre à leurs actes. Nous pouvons choisir d’abandonner, de laisser disparaître ces souvenirs amers, afin de vivre l’esprit clair et libre